Elza a du chien. Selon la terminologie en vogue, c’est une préado : plus une enfant, pas tout à fait une adolescente. Et le temps semble s’étirer sans fin pour cette jeune fille qui trépigne d’impatience de zapper cette période ingrate de l’existence. Parce qu’à treize ans, on rêve bien sûr au premier amour, même si on est souvent déçu par ses contemporains !
En trois ou six dessins, les auteurs font mouche. Délicieusement lucide et féroce, Elza tire le portrait de ses amis en deux phrases souvent assassines, parfois tendres. C’est que la demoiselle s’attend à un destin magnifique au bras d’un beau garçon et commence à trouver le temps long… Drôle, philosophique, et bien vu, les albums d’Elza ne dénoteraient certainement pas dans la bibliothèque des Beaux Gosses de Riad Sattouf.
Catherine Meurisse signe le dessin vif de cette série basée sur un code couleur noir et rouge.
Auteure, en solo, de deux bande dessinées disant son amour des textes classiques (Mes Hommes de Lettres chez Sarbacane et Alexandre Dumas, causerie sur Delacroix chez Drozophile), Catherine (sa signature dans Charlie Hebdo) fait partie de la jeune génération des illustrateurs français.
Didier Levy, auteur jeunesse chevronné, signe des dialogues absolument excellents.
Un regret : 56 pages de strips, c’est court.
(par Morgan Di Salvia)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.