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Les Gardiens de la galaxie | Angela – Par Brian Michael Bendis, Sara Pichelli & Francesco Francavilla (trad. Laurence Belingard) – Panini Comics

Par Romuald LEFEBVRE le 7 avril 2015                      Lien  
Après de longues années de luttes juridiques avec Todd McFarlane, le scénariste britannique Neil Gaiman s'est vu récemment reconnaître l'intégralité des droits d'auteur des personnages qu'il avait créés pour la série {Spawn} dans les années 1990. Parmi ces personnages, on retrouve notamment l'ange Angela ; à qui Brian M. Bendis déroule le tapis rouge pour l'introduire dans l'univers Marvel.

La raison d’être de ce deuxième tome des Gardiens de la galaxie sous la direction du scénariste-star de Marvel, Brian M. Bendis, ne réside pas uniquement dans l’introduction d’Angela dans l’univers Marvel. Néanmoins, son apparition occupe beaucoup l’esprit de Bendis et ce dernier a décidé de lui laisser une porte d’entrée durable au sein de l’une de ses séries. Tâche aux Gardiens de la galaxie de bien accueillir le précieux ange, sous la bienveillance de son créateur Neil Gaiman, donc !

Appartenant à un univers très différent de celui de Marvel, Bendis a d’abord décidé de vendre aux lecteurs la venue de l’ange comme une conséquence de son récent crossover Age of Ultron [1]. Après avoir trop joué avec les voyages dans le temps, les super-héros de la Terre ont déchiré l’espace et le temps, ce qui amène les différentes réalités à entrer en collision les unes avec les autres [2]. Angela est donc apparue sans prévenir et sans comprendre pourquoi dans la réalité de l’univers Marvel principal à la fin de Age of Ultron.

Les Gardiens de la galaxie | Angela – Par Brian Michael Bendis, Sara Pichelli & Francesco Francavilla (trad. Laurence Belingard) – Panini Comics
Angela, transfuge de la série Spawn, débarque dans l’univers Marvel.
© Marvel

Le hasard faisant bien les choses, les Gardiens de la galaxie (qui comptent par ailleurs désormais Iron Man dans leurs rangs) tombent dans leur périple spatial sur cette forme de vie inconnue... Et que fait-on quand on découvre une forme de vie inconnue ? On se bastonne comme à Chicago avec elle, pardi ! Bendis ne cherche pas à traiter avec beaucoup d’originalité l’introduction de ce personnage mais il vise l’efficacité en présentant un rapport de force à l’avantage de l’ange qui maîtrise sans trop de difficultés l’équipe, mais aussi en soulignant son incompréhension de cet univers qui lui est étranger et où les seules personnes sur lesquelles elle peut pour l’instant compter sont les Gardiens de la galaxie.

Déjà que l’introduction d’Angela dans la série faisait passer au second plan l’intrigue propre des Gardiens de la galaxie, ce second tome est aussi touché par l’exercice imposé du tie-in [3] : Bendis doit gérer sa série à l’heure du crossover Infinity de Jonathan Hickman durant lequel les Avengers mettent les points sur les i dans l’espace avec les espèces dominantes de l’univers pendant que Thanos profite de leur absence pour mettre le bazar sur Terre.

Les Gardiens de la galaxie ayant une relation évidente avec Thanos (Gamora est la fille adoptive du Titan fou, Star-Lord et Drax l’avaient supposément tué récemment en se sacrifiant), on pouvait s’attendre à de grandes choses...

Las, Bendis nous présente une rencontre bien trop succincte entre Thanos et Star-Lord pour vendre les événements à venir. Pire, alors que les enjeux sont massifs avec Infinity, les Gardiens de la galaxie sont cantonnés à un théâtre secondaire ; à savoir protéger le SWORD (plus ou moins l’équivalent du SHIELD pour protéger la Terre des menaces extraterrestres) d’Amanda Brand. Dommage que l’occasion n’ait pas été saisie pour mettre davantage en avant l’équipe...

Avec tous ces exercices imposés, Bendis n’a par ailleurs pas le temps de développer les relations entre ses personnages ; ce qui est d’autant plus frustrant que le scénariste tente des choses intéressantes sur le papier. Par exemple, le play-boy Tony Stark parvient à séduire Gamora mais ne semble pas assurer pour la suite, ce qui lui vaut l’animosité de la femme la plus dangereuse de l’univers. N’importe quel lecteur aimerait comprendre les tenants de cette situation électrique et intrigante, malheureusement, Bendis ne livre pas ici les clés pour comprendre cette relation. Notons toutefois que dans ce second tome, le personnage de Gamora semble être au centre de l’attention de Bendis, aux côtés d’Angela évidemment, ce qui pourra rassurer les aficionados du personnage quant à son exposition.

Angela et Gamora, un nouveau duo de choc qui risque de faire du bien aux Gardiens de la galaxie.
© Marvel

Au final, difficile d’être totalement enthousiasmé par ce second tome des Gardiens de la galaxie de la main de Bendis. Certes, les qualités certaines du scénariste ressortent ça et là au fil des pages, malheureusement, les aventures propres des Gardiens de la galaxie semblent passer de plus en plus au second plan et on a l’impression que l’équipe est balancée d’événement en événement pour simplement attester de sa présence. Relevons néanmoins que cet album bénéficie du très beau travail des dessinateurs italiens Sara Pichelli et Francesco Francavilla, des styles différents mais très efficaces pour sublimer l’histoire de la série. Une lecture à réserver aux fans des Gardiens de la galaxie et aux amateurs de l’univers Marvel qui souhaitent creuser leur connaissance des événements récents qui secouent les fondements de cet univers.

(par Romuald LEFEBVRE)

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[1Attention : le nom du film à venir de Joss Whedon, Avengers : L’Ère d’Ultron, est trompeur car les deux œuvres n’ont aucun lien scénaristique entre elles, de l’aveu-méme du réalisateur.

[2Rendez-vous dans quelques mois en parution originale pour voir comment Jonathan Hickman va gérer la phase ultime de ce choc avec son crossover Secret Wars où les différents âges éditoriaux de Marvel vont entrer en collision sur une seule et même planète.

[3Un tie-in est un épisode ou plusieurs épisodes d’une série régulière qui s’inscrit dans l’intrigue générale d’un crossover de l’éditeur afin de souligner l’impact qu’a ce dernier sur tout son univers éditorial.

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