Fred, Julie, Vince, Charline, Hubert, CB et Arnold sont des geeks. Chacun à son domaine de prédilection. Fred peut réparer n’importe quelle ordinateur en récitant les dialogues de Dark Vador ; Hubert est passionné d’informatique et de calculs compliqués (quelle idée saugrenue) ;Charline ne s’habille qu’en noir et adule les vampires... Dans ce lot de marginaux, vivant très bien entre eux dans des appartements peuplés de figurines de collection ou de DVD de séries underground hong-kongaises, Julie (la copine de Fred) a décidé qu’il était temps pour elle d’avoir un bébé !
Pour Gang et Thomas Labourot, le nouvel axe de développement de la série permet d’aligner de nombreux gags sur les thèmes des geeks et de la reproduction, deux termes considérés par beaucoup comme antinomiques.
Heureusement, les strips, bien que montrant Fred et ses amis peu à l’aise sur le thème "bébé", ne ressassent pas les clichés que l’on pourrait craindre de trouver en ce genre de circonstance.
Ainsi, Fred connait le mode de reproduction des êtres humains, mais a honte d’avouer à sa chère et tendre qu’il imagine alors ses spermatozoïdes à l’image de Wolverine, Thor et Hulk...
Pour ne pas trop tourner autour de ce thème, les auteurs posent d’autres axes, notamment quelques pages où Vince doit trouver un nouveau job après avoir été licencié de chez DTC.
Les Geeks qui paraissaient initialement dans Lanfeust Mag avec leur dose de gags mensuels a su trouver une vitesse de croisière lui permettant d’atteindre déjà sept tomes sans s’essouffler. Les auteurs surfent sur la vague actuelle qui rend les geeks « tendance » aux yeux du reste du monde, mais sans trop verser dans les clichés les plus répandus. De plus, ils n’hésitent pas à verser dans l’autodérision, comme le montre le strip où Vince a l’idée d’écrire sa propre biographie qu’il intitulerait "Le Geek" et dont le graphisme du titre parodie le logo de Google.
Depuis peu, la série à même le droit à une adaptation pour l’écran sous la forme de sketches. Pour le moment, la comparaison entre la version filmée et la version papier tend à prouver que les médias ont encore du mal à imaginer qu’un geek puisse être autre chose qu’un être incapable de s’intégrer correctement dans la société, affligé de sérieux problèmes psychologiques. Dommage.
(par Nicolas Depraeter)
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