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Les Gens honnêtes, tome 4 - Par C. Durieux et J.-P. Gibrat - Dupuis

Par Tristan MARTINE le 26 avril 2016                      Lien  
La conclusion des Gens honnêtes, une belle chronique du quotidien d’un quinquagénaire, pleine de finesse et de tendresse.

Mettez une musique douce (Miles Davis, Mathieu Boogaerts ?), ouvrez une bonne bouteille, tanique, mais discrète, pas trop forte, mais honnête : un Saint-Émilion ? Une lumière tamisée, et vous y êtes : vous allez pouvoir déguster en paix la dernière tranche des Gens honnêtes.

Il est de ces séries que l’on attend, pas tellement pour le suspens, quasiment inexistant ici, pas tellement pour l’histoire, mais plutôt pour l’ambiance. C’était le cas du Combat ordinaire ou du Magasin général. Ça l’est également de la série de Durieux et Gibrat, qui n’a certes pas la force psychologique du récit de Larcenet ni la profondeur du dessin de celle de Tripp & Loisel, mais qui n’en reste pas moins fort agréable à lire.

Les Gens honnêtes, tome 4 - Par C. Durieux et J.-P. Gibrat - Dupuis
© Dupuis

Ce quatrième et dernier opus affiche en couverture le nom des deux auteurs, mais en réalité, cet album de clôture n’est l’œuvre que de Christian Durieux, Jean-Pierre Gibrat ayant laissé le bébé commun à son complice pour cette ultime danse, trop pris par d’autres projets. Cette absence se ressent, avec un scénario un peu plus bavard que dans les précédents, un peu moins fluide et efficace.

© Dupuis

Philippe Manche, notre héros ordinaire, est toujours libraire dans un petit village du Bordelais, et marie plaisirs des livres et dégustation de vin. Ancien coiffeur dans le TGV, Philippe a choisi, suite à une succession de rencontres, de se consacrer à la littérature et à la vigne, et il s’ancre progressivement dans son petit village, au milieu de petites tensions et des petits plaisirs du quotidien. Côté cœur, c’est aussi doux-amer : cet ancien chômeur dépressif a divorcé, rencontré l’amour en la personne de Camille, laquelle est partie aussi brusquement qu’elle était apparue, plus ou moins retrouvé la tendresse dans les bras d’Isabelle, en pleine campagne pour les municipales. Arrive une tempête, au sens propre du terme, qui emporte une partie des livres de sa librairie, et une partie de ses soucis avec, provoquant un projet de voyage à l’autre bout du monde, sur les traces de Nadar.

Nul besoin d’en dire davantage sur l’intrigue, qui reste secondaire. On continue à se délecter du beau dessin de Christian Durieux, expressif, vif, léger, qui apporte une cohésion à l’ensemble. On ressent un petit déchirement au moment de se séparer de ces honnêtes gens, tant l’ensemble est doux, joyeux, beau et plaisant !

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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