Les Liens du sang T. 5 - Par Shūzō Oshimi - Ki-oon

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En dépit de son aspect édulcoré, l'histoire sombre et presque sordide de Seiichi se poursuit. Le garçon est tiraillé entre une adolescente un peu paumée et sa mère débordante d'un amour malsain. Difficile quand on sort à peine de l'enfance de savoir comment réagir face à ces deux figures féminines qui s'imposent de plus en plus au jeune homme.

Après l’affrontement entre Seiichi, sa mère et Yukio, les deux adolescents s’enfuient et se réfugient dans la chambre de la jeune fille. Une fugue qui prend par bien des aspects les atours d’une histoire d’amour chaotique. Yukio est une adolescente en détresse, malaimée voire violentée par son père alcoolique, invisible aux yeux de sa grand-mère. Sa vision de l’amour est biaisée. Elle s’accroche à Seiichi qui, lui non plus, n’a pas une conception claire sur ce que peuvent être des sentiments.

Toutefois, de ces deux figures féminines, l’adolescent comprend une chose : c’en est trop pour lui ! Il est totalement perdu entre ces marques d’affection intrusives qui ne cessent de s’entremêler dans son esprit, le perturbant autant sinon davantage que l’accident de son cousin.

Ce récit est la résultante d’une société décadente dans laquelle bon nombre de situations similaires se perpètrent dans l’ombre du cadre familial. Une noirceur s’en dégage tout au long de cette série où le style graphique au trait hachuré renforce la le trouble que ressent le héros. Et notamment par un trait intense, mais aussi difficile à supporter, comme les faits qui se déroulent page après page.

Le lecteur peut sans peine imaginer les conflits intérieurs de ce gamin perdu entre celles qui l’aiment d’une façon inappropriée, bien loin des couleurs et des sourires en couverture qui enveloppent ce cinquième opus. L’auteur des Fleurs du mal Shūzō Oshimi exploite une nouvelle fois une réalité des mœurs contemporaines pour en désigner le tabou et percer ainsi les murs du silence.