Mayuko joue dans la neige et s’enrhume. Sa maman, Okasan, la borde et encourage la fillette fiévreuse à se reposer, estimant, selon l’adage, que le sommeil sera réparateur. Mais pour l’enfant, la nuit sera mouvementée... Les songes la feront zigzaguer entre Kitsune, le renard maléfique, un Tengu et d’autres créatures de la nuit. Page après page, houspillée par le renard, Mayuko prendra la fuite. Une fuite orchestrée par la fièvre et les réminiscences des jeux diurnes.
Et si finalement les rêves les plus terrifiants étaient d’une beauté hors norme ? C’est en quelque sorte le leitmotiv de cette bande dessinée absolument superbe. Marie Caillou avait déjà fait preuve d’un savant mélange d’angoisse pure et de beauté formelle dans le long-métrage d’animation Peur(s) du Noir [1]. Avec « Les Monstres de Mayuko », la dessinatrice française persévère dans cette veine, à la fois charmante (les planches sont somptueuses, à la manière des estampes japonaises) et terriblement angoissante. Un bijou, au goût de poison.
(par Morgan Di Salvia)
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[1] Co-réalisé avec Blutch, Mattoti, Burns, Di Sciullo, Mc Guire et Robial