Les Ogres-Dieux Tome 2, Demi-sang - Par Hubert & Gatignol – Soleil

Après le premier récit des Ogres-Dieux intitulé Petit et qui se focalisait sur le dernier-né de la royauté, cette seconde histoire tourne cette fois autour de Yori, un personnage secondaire aperçu dans le premier tome et qui est le chambellan de la famille royale.

En réalité, Yori est un "demi-sang", le fils illégitime d’une des cinq famills de Nobles-nés, qui gravitent depuis des générations autour des Ogres-Dieux. Les premières années de sa vie sont marquées par l’amour et la tendresse que lui apportent ses deux parents, jusqu’à ce qu’un incident décide du sort du jeune garçon. Renié par son père, Yori se retrouve seul avec sa mère, menant une existence de misère parmi la population humaine de la ville basse.

Les années se succèdent et Yori devient un beau jeune homme qui va user de ses charmes pour faire sa place au sein de la haute société. Mû par la haine qu’il éprouve envers son père et son amour immodéré pour sa mère, Yori met au point sa stratégie pour monter tous les échelons du pouvoir et devenir Chambellan.

Si l’effet de surprise que l’on a pu ressentir dans le premier tome est passé, l’histoire de Demi-Sang n’en demeure pas moins passionnante. La mythologie propre à l’univers foisonnant crée par Hubert se voit toujours enrichi par de nouveaux textes illustrés entrecoupant la bande dessinée de manière judicieuse. La narration, portée par une très belle mise en page, n’a rien perdu de sa fluidité et c’est avec beaucoup d’aisance que l’on suit le récit.

D’un point de vue chronologique, les faits relatés dans la première partie se déroulent avant la naissance de Petit. Sute à cela, nous revenons à un récit parallèle à celui du tome 1, ce qui en reforce l’intétêt.

Pour faire le lien avec le premier récit de cet univers, quelques planches de "Petit" sont identiquement reprises dans "Demi-Sang".

Le contexte politique et social du monde dans lequel tente de survivre Yori, le traumatisme de son passé, la colère et la rancœur qui le rongent, sont autant d’éléments déclencheurs de la folie qui le poussera à commettre certaines atrocités. Au risque de perdre ce qu’il a de plus précieux.

En ce sens, le protagoniste s’inscrit parfaitement dans le registre de la tragédie, provoquant chez le lecteur une forte empathie à son égard. L’ambiance gothique, servie par les graphismes somptueux de Bertrand Gatignol associés à sa maitrise du noir et blanc, s’avère une fois de plus très immersive.

Ce deuxième tome, loin d’être une déception, nous offre une intrigue encore pleine de promesses pour la suite.