La manifestation de Nérac a lieu tous les ans depuis 2008 en hommage au dessinateur Yves Chaland, originaire du pays. S’y retrouvent chaque année des amis proches ou des admirateurs de l’artiste : François Avril, Madeleine De Mille, Jean-Claude Götting et, parmi d’autres, quelques auteurs de la nouvelle génération qui s’inscrivent dans son héritage. Cette année seront présents : Alfred, François Ayroles, Thomas Baas, Béja, Dominique Bertail, Ugo bienvenu, Hervé Bourhis, Christian Cailleaux, Elric Dufau, Nicolas Dumontheuil, Lucas Harari, Sol Hess, Joëlle Jolivet, Loo Hui Phang, Laureline Mattiussi, David Merveille, Hugues Micol, Thierry Murat, Nataël, François Olislaeger, Jérôme d’Aviau, Dr Ponce, David Prudhomme, Saint-Emett, Stéphane Trapier, Lucas Varela.
Cette année, le week-end des 3 et 4 octobre 2020, après Catel l’année dernière, c’est Floc’h, figure tutélaire de la Ligne claire jacobsienne, qui est l’invité d’honneur. C’est assez exceptionnel car, d’ordinaire, Floc’h ne fréquente pas les festivals de BD. Angoulême ? Pouah ! Et tout à l’avenant. Mais la petite ville de Nérac, au bord des Landes, qui a vu grandir Chaland, ça c’est autre chose. Voici ce que dit de lui Didier Pasamonik dans le dossier de presse (ActuaBD est partenaire) :« "Le Rendez-vous de Sevenoaks" [de Floc’h et Rivière (1977)] est un moment-clé de l’histoire de la bande dessinée française. Il introduit dans le 9e art les codes du nouveau roman. Le dessin de Floc’h est telle l’écriture d’Alain Robbe-Grillet décrite par Roland Barthes « sans épaisseur et sans profondeur » : son trait reste à la surface de l’objet sans se perdre dans la vulgarité de l’anecdote, dans une impeccable stylisation qui s’inscrit dans la lignée des Hergé et des Jacobs, bien loin de leurs successeurs maniéristes comme Jacques Martin ou Bob De Moor, mais dans la même mouvance en revanche que les chefs de files de la Ligne claire : Joost Swarte, Ever Meulen, Ted Benoit et Yves Chaland... »
Floc’h est en effet le précurseur d’un mouvement déconstructeur, on peut dire-post-moderniste, de la bande dessinée classique. Pasamonik encore : « Si Yves Chaland, Serge Clerc et Luc Cornillon mâtinent leurs références à l’École de Marcinelle de Jijé et de Franquin d’une inspiration « comics », Floc’h, comme son contemporain Tardi, regarde la tête de proue réaliste de l’École de Bruxelles : Edgar P. Jacobs. Mais alors que Tardi ou Wininger et leurs successeurs, tournent le dos aux références britanniques, chez Rivière et Floc’h, elle est centrale et proprement idéale. »
Le week-end sera chargé en animations, entre lectures, expos et visites guidées, le plus souvent masquées évidemment ! Pour les plus jeunes, de nombreuses activités, jeu-concours et séances de cinéma avec notamment de film d’animation avec des avant-premières dont Le Petit Vampire de Joann Sfar.
Après le 4 octobre, le festival continue jusqu’au 8 novembre avec la tenue de cinq expositions autour des illustrations de Chaland et Floc’h à la Galerie des Tanneries et dans toute la ville. « L’exposition de Tanneries réunit une partie de son formidable travail d’illustrations presses et publicitaires, de ses planches de bandes dessinées où son dessin incarne l’élégance, le flegme et l’ironie. Un regard sur ses 43 ans d’œuvres magistrales ! » annonce Isabelle Chaland-Beaumenay qui en est le commissaire. Plus d’une centaine de planches seront exposées. Du jamais vu !
Parmi les highlights de l’événement (restons British !), on notera la présence de Laureline Mattiussi qui vient y lancer son biopic de Jean Cocteau (Casterman) ou encore Beja & Nataël, qui ont mis Le Club des Cinq d’Enid Blyton en bande dessinée chez Hachette.
L’équipe d’ActuaBD est partenaire de cet événement que nous vous raconterons en temps réel si, par malchance, vous ne pouvez venir jusque là.
Voir en ligne : Plus d’informations sur le site officiel
(par Klara LESSARD)
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