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Les Semi-Aventures des hommes-rats - T1 : Monsieur Laperche - Wolfgang Placard - Onomatopée

Par François Peneaud le 3 avril 2006                      Lien  
Dans un XVIIIe siècle poudré et policé, un peuple d'hommes-rats fait ce qu'il peut pour survivre. Haï et méprisé par les humains, il ne lui reste que le vol pour subvenir à ses besoins.

Wolgang Placard (pseudonyme d’un dessinateur de presse) nous emmène dans un XVIIIème siècle à la fois proche et lointain. En effet, en dehors de la présence des Gigobs, cette race d’hommes-rats, l’ambiance est au réalisme.

On découvre donc un trio de Gigobs qui préparent leurs prochaines rapines. Ils savent qu’ils risquent la prison, la bastonnade, ou peut-être pire. Mais les bonnes gens sans queue ni oreilles pointues ne leur laissent guère le choix, et il faut bien se nourrir. Deux des Gigobs savent se faufiler dans les garde-manger sans être repérés... mais le troisième a une technique moins raffinée : il rentre droit dans le lard (c’est le cas de le dire) des bourgeois, et se goinfre de victuailles. Un aspect comique est donc mis en place dès les premières pages de l’album, pour mieux accéder à une atmosphère plus dramatique, seulement centrée sur quelques personnages, dont un autre Gigob, le nommé Monsieur Laperche, un jeune homme à la taille proche de celle des humains et qui peut donc se faire passer pour l’un d’entre eux, dans l’espoir de vivre une vie meilleure. Mais les choses ne vont pas se passer comme il l’espère...

L’auteur aborde dans cet album des thèmes malheureusement toujours d’actualité. Ce peuple minoritaire et rejeté n’est pas sans rappeler celui des Roms, victimes depuis longtemps et à travers toute l’Europe d’un racisme bien ancré. Quand à l’idée de se faire passer pour ce que l’on n’est pas, elle ne laissera insensible aucun lecteur un tant soit peu sensible à la problématique de la norme sociale, quelle que soit la forme que celle-ci prenne.

Une des réussites de l’auteur nous semble aussi être la façon dont il mêle humour et situations cocasses à ces thématiques plutôt lourdes.

Son dessin, tremblé et évocateur, n’est pas sans faire penser à celui des illustrateurs et dessinateurs des siècles passés, et sa façon de décrire en quelques traits les visages blancs de poudre des nantis a quelque chose du mordant des caricatures de Daumier.

Si l’on devait faire un (léger) reproche à Wolfgang Placard, ce serait celui du goût d’inachevé ressenti à la lecture de ce premier album qui laisse l’impression d’un simple prologue... mais donne envie de lire la suite des aventures du Gigob qui recherche autre chose qu’une vie de maraudage.

(par François Peneaud)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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