Maroc, 1911 : dans la féroce bataille qui oppose l’armée coloniale aux rebelles retranchés dans Fès, une petite équipe de militaires français met en action un combattant d’un genre nouveau, mi-homme, mi-machine, indestructible mais qui s’écroule cependant, à court de batterie – expérience ratée. France, 1914 : alors que les tensions s’aggravent entre pays européens, un savant idéaliste met sa famille à l’épreuve en engloutissant sa fortune dans un projet de pile au radium qu’il ne peut plus financer seul. Fatalement, les concepteurs des "Sentinelles" ont vent de son travail et y voient une perspective de relance pour leur projet. Notre savant, Gabriel Féraud, en sera la première victime…
C’est peu dire que cet album est baroque : greffe de machine sur l’homme, greffe de super-héros sur de la BD franco-belge, greffe de documents d’époque sur les planches… Le dessin tourmenté, parfois presque expressionniste de Enrique Breccia, s’il donne droit à quelques vignettes splendides, en adéquation avec un récit aux effets de contraste violents, produit cependant une impression d’ensemble peu esthétique, aggravée par une mise en scène hachée, parfois difficilement lisible. On sort donc décontenancé de ce premier tome, espérant une suite graphiquement plus heureuse et, malgré des moments scénaristiques déjà très forts, des personnages moins archétypaux.
(par Arnaud Claes (L’Agence BD))
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