Mamette n’a pas toujours eu 80 ans ! Avant d’être la grand-mère gentille et souriante que l’on connait, elle a été une petite fille, avec un sacré caractère ! Cela se déroulait il n’y a pas si longtemps, et pourtant… c’était dans un monde où il n’y avait ni téléphone portable, ni Internet, où l’on écoutait les feuilletons à la radio et où l’on récitait des leçons de morale à l’école… La préhistoire !
Une époque difficile pour la jeune Marinette que sa mère confie à ses grands-parents dans la ferme familiale, à la campagne. Entre les moissons d’été et l’élevage des chèvres, elle va se faire de nouveaux amis et rencontrer le futur grand amour de sa vie. Autour d’eux, même si on va bientôt profiter des premiers congés payés, une guerre se prépare...
Au premier coup d’œil, deux belles surprises attendent le lecteur dans ces souvenirs : un petit format A5, donnant un look de journal intime, tout en préservant une densité importante grâce aux 86 pages, et une nouvelle évolution du dessin de Nob, avec un trait parfois plus naïf et de superbes couleurs chaudes pour évoquer la campagne.
Également auteur de Mon ami Grompf dont on attend impatiemment l’adaptation prochaine au petit écran, Nob s’est investi passionnément dans ce très bel album de souvenirs. Sur un concept similaire à Quelques jours d’été de Christophe Chabouté, Marinette de son vrai nom, est déposée à la campagne, pendant que ses parents règlent leur problème de grand. C’est l’occasion d’entrer plus en profondeur dans la psychologie de ce personnage peu commun. Beaucoup plus sentimental que drôle, on profite du décalage entre la petite et sa famille éloignée, les découvertes de la ferme et des balades dans les champs, les secrets de famille enfouis qu’on ne devrait sans doute pas exhumer et les déchirements du cœur qu’on ne devrait jamais vivre aussi jeune.
Une fois de plus, Nob innove dans son dessin, proposant un trait plus naïf pour donner l’aperçu des yeux de sa jeune héroïne, et jouant sur de chaudes couleurs afin de faire passer la richesse de la vie à la campagne. Si cet album de 86 pages couleurs est un gros investissement de temps, il permet également de soigner un découpage plus étoffé, jouant des saisons pour faire passer les émotions au lecteur.
Voici donc un très bel album, qu’on aurait espéré aussi drôle que les Mamette d’origine qui opèrent sur le clivage des générations. Mais ici, le franc-parler habituel n’est pas aussi présent. C’est néanmoins l’occasion de passer à un registre plus nostalgique et sentimental. En attendant le quatrième tome de Mamette, promis pour janvier.
Comme pour les quarante nouveautés choisies par Glénat pour fêter ses quarante années d’édition, le premier tome des Souvenirs de Mamette bénéficie d’une jaquette assez mignonne, représentant Marinette lisant dans le foin d’une étable les merveilleux récits de Jules Verne. Sûrement une belle forme d’évasion.
(par Charles-Louis Detournay)
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