Une société d’assurance engage le Choucas pour enquêter sur un décès, naturel semble-t-il. Un avocat véreux, connu pour faire libérer ses clients corrompus en dénichant des failles procédurales, trouve la mort au Népal. Mais cela n’est-il finalement pas suspect pour un individu louche, en bisbille avec de nombreuses personnes ? Les assureurs, tout du moins, le pensent. Et puis, trouver un coupable les arrangerait bien : ils n’auraient ainsi à pas payer le montant de l’assurance-vie aux héritiers de leur client.
Après un rude entraînement, le Choucas s’envole pour le Népal. Il y mène une enquête non sans danger puisqu’il se fait racketter par des révolutionnaires maoïstes...
Habile conteur, Christian Lax parvient à apporter une légitimité à l’enquête transfrontalière de son détective privé en prenant le temps d’explorer ses états d’âme. Les dialogues truculents rappellent ceux des meilleurs polars du cinéma français !
Après des décennies passées à griffonner et à encrer des planches en passant tour à tour d’un style classique, proche de Juillard, à un style plus expressionniste (pour Azrayen et le Choucas), Chistian Lax conserve toute sa vigueur graphique. Tout comme pour l’Aigle sans orteils, l’auteur photocopie ses planches sur un papier coloré dont la teinte est sélectionnée selon les ambiances, puis rehausse son trait et colorie enfin ses pages.
L’éditeur joue le jeu en publiant cette aventure du Choucas dans un format différent, proche d’un « Aire Libre », et en créant une série parallèle aux aventures françaises du privé à la chemise jaune et au costume noir.
Lax confirme ici qu’il est un auteur à part entière, capable de se renouveler tant du point de vue graphique que narratif.
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.