C’est l’histoire d’un va-t-en guerre et d’un pacifiste sous l’uniforme. Cela fait plus de quatre décennies qu’ils mènent un combat sous un feu nourri d’humour. Ils ont déjà arpenté la moitié des états de l’Union et jamais le sergent n’a réussi à mettre son caporal dans un engagement contre l’ennemi, car il est rusé, le lâche.
"Le mariage fait les cocus et le patriotisme les imbéciles" décrétait Paul Léautaud. La devise semble taillée pour ce scénario de Raoul Cauvin qui réussit en un épisode à faire en sorte que son héros guerrier démissionne de l’armée et convole en justes noces. Enfin, pas si justes, les noces...
Jésus, Marie, Joseph, si les Dupuis avaient lu ce volume où il est question de drogue pour mieux affronter le combat et où l’institution du mariage est tournée en farce hénaurme, il est probable qu’ils auraient renvoyé Cauvin derrière sa photocopieuse pour refaire sa copie en récitant Pater et Ave, avec quelque prière à Saint-Ephrem : "J’ai péché, Seigneur, soyez-moi propice !"
La main de Willy Lambil, pour sa part, ne faiblit pas. Avec une régularité de métronome, il aligne des planches où lisibilité rime avec probité. Et cela fait plus de quarante ans que cela dure.
Voilà qui force le respect.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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