Les Z, comme Zagur, sont quatre frères juifs d’Algérie qui rejoignent Paris dans les années 1950. Prêts à tout pour s’en sortir, ils ne tardent pas à rejoindre les rangs de l’organisation de la famille Haslan, qui contrôle Montmartre.
Grimpant les échelons, les Zagur vont devenir l’une des familles les plus influentes du grand banditisme français. D’Algérie à Miami en passant par Paris, cette saga familiale est dans l’esprit du Parrain, tout en reprenant le genre des polars français à la Melville.
Les Z s’avère effectivement une série très portée sur l’action. De règlements de compte dans les arrière-cours aux assassinats commis de sang-froid en pleine journée, l’album revient efficacement sur cette période de non-droit où certaines familles agissaient presque en toute impunité.
La grande connaissance de Richard Malka sur les affaires judiciaires produit un excellent polar nerveux documenté aux meilleures sources. Marqué de cette envie de s’en sortir caractéristique dont Malka semble partiellement puiser l’inspiration dans sa propre famille, ainsi que la préface l’indique, l’intrigue n’oublie pas la dimension humaine..
Malgré ces qualités, ce premier album pêche tout de même pas un trop grand nombre d’ellipses. Certes, le récit avance à pas de géants et le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer, mais on aurait peut-être préféré y aller un peu moins vite pour s’intéresser aux turpitudes morales des protagonistes, ainsi que Nury s’emploie si habilement à le faire dans Il était une fois en France.
Reste que l’album est un très bon cru, extrêmement bien servi par le dessin à la fois réaliste et vintage de Frédéric Volante. Le deuxième ne pourra donc que bonifier cette évocation d’un parcours romanesque au possible.
(par Charles-Louis Detournay)
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