Alors qu’il fait la queue au cinéma avec son amie Lilia, Tom reçoit un message important sur son téléphone : Baptiste, le frère de son ami Clément, est à l’hôpital dans un état très grave. La nuit dernière, il a sauté d’un pont de la ville, puis a été repêché par un SDF. La police pense qu’il s’agit d’une tentative de suicide, malgré qu’il n’ait laissé aucun message, ni d’indice sur un éventuel passage à l’acte.
Pourtant, des choses suspectes interpellent les trois copains, comme le fait qu’il ait été contrôlé positif à l’alcool et aux drogues, alors que ses amis l’avaient laissé sobre cinquante minutes avant le drame. Apprenant que d’autres suicides avaient eu lieu au même endroit les semaines précédentes, Tom et Lilia décident d’enquêter dans l’ombre, aidés cette fois par une journaliste qui a écrit un article à ce sujet.
Le principe de la série avait été mis en place dans le premier album (les deux se lisent toutefois indépendamment l’un de l’autre) : les personnages principaux Tom et Lilia (qui forment les Zyndics Anonymes) enquêtent en secret et envoient anonymement les résultats de leurs investigations au père de Tom qui est policier. La scénariste Carbone livre une histoire sur le mal-être adolescent, avec des sujets d’actualité comme les agressions sexuelles, car contrairement au premier tome, les thèmes (comme le suicide ou les drogues) visent un public plus âgé, un choix qui déstabilisera peut-être les enfants qui auront lu le livre précédent.
L’enquête est toujours aussi bien construite, chaque indice a son intérêt et permet d’avancer dans le récit, même si les Z.A. ne sont pas les moteurs principaux de la résolution. L’histoire se concentre sur la construction d’une réflexion logique pour défaire les nœuds de ce mystère, plutôt que sur d’éventuelles scènes d’actions. Du coup, les pages se tournent facilement pour connaitre la vérité sur cette troublante tentative de suicide.
Malgré des sujets plus matures, le dessin de James Christ n’évolue pas et s’adresse toujours aux plus jeunes, avec un style semi-réaliste, complété par des inspirations manga. Il est bien aidé dans ce sens par les couleurs vives de Cyril Vincent. Un graphisme qui, en déépit de nombreuses scènes de dialogues statiques inhérentes au polar, parvient à multiplier les angles pour ne pas ennuyer le lecteur avec des cases redondantes et donner du dynamisme à l’ensemble.
(par Adrien LAURENT)
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