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Les éditions Paquet parient sur les sports-moteurs

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juillet 2011                      Lien  
Avec leurs collections Cockpit, Calandre et Carénage, les éditions Paquet s’engagent plein gaz dans les créneaux thématiques de l’avion, de la voiture et de la moto. Un virage éditorial plutôt réussi pour l’éditeur suisse.

Les éditions Paquet parient sur les sports-moteursCela avait commencé avec une collection dédiée aux chevaliers du ciel, Cockpit, dont les ventes tirées par deux excellentes séries, Le Dernier envol de Régis Hautière & Romain Hugault et Le Grand Duc, scénarisé par Yann pour le même dessinateur (prix ActuaBD-Conseil Général des Jeunes de la Charente 2009), totalisent à ce jour un score de 450.000 albums et 20 albums au premier juin 2011. La série a incontestablement renouvelé le genre de la BD d’aviation jusqu’ici tenu par des vieux briscards comme Buck Danny, Dan Cooper ou Tanguy & Laverdure.

Dans la foulée, Pierre Paquet lança la collection Calandre qui opère un tir groupé ces jours-ci avec la publication simultanée d’un album de Mauro Caldi de Denis Lapière & Michel Constant (une série créée naguère aux Humanoïdes Associés), une enquête auto de Margot de Olivier Marin & Callixte et un nouvel épisode des aventures de Jacques Gipar de Thierry Dubois & Jean-Luc Delvaux.

Trois séries solides dont les dessinateurs sont aguerris et qui réussissent à restituer la ligne des designers qui habillaient les voitures à l’époque des trente glorieuses avant que la préoccupation de la protection de l’environnement et les soucis d’économie ne deviennent les premiers arguments de vente des automobiles.

"Une enquête auto de Margot T.3 : 2 CV pour une égérie " par Olivier Marin & Callixte
Éditions Paquet

"Jacques Gipar T .2 : Le Retour des Capucins" par Thierry Dubois & Jean-Luc DelvauxCes trois séries s’inscrivent dans la trace de l’école franco-belge classique de la BD, grande pourvoyeuse de cylindrées mythiques. Mauro Caldi et Jacques Gipar paient leur tribut à l’influence ineffaçable de Maurice Tillieux, tandis que, fait extraordinaire, Margot s’affiche plutôt dans la tradition du dessinateur de Fripounet & Marisette et des publications des éditions Fleurus, R. Bonnet. On ne s’en plaindra pas !

C’est incontestablement la nostalgie qui conduit ces aventures au décor précis et aux automobiles dessinées en détail : Deux chevaux Citroën, Fiat 500 et Tractions-avant sont les vedettes de ces albums ou l’on passe en vrombissant de garages en paddocks. Fortes de quatre titres seulement, les ventes affichent déjà 48.000 exemplaires. Un bon démarrage ! L’éditeur suisse lance même une opération commerciale ce mois-ci avec, pour l’achat de deux albums, une plaque minéralogique émaillée en prime.

Un positionnement clair et une démarche cohérente qui repose sur la nostalgie, un créneau comme un autre clairement dirigé vers une catégorie de lecteurs dont la culture de la bande dessinée classique est très forte.

"Jacques Gipar T .2 : Le Retour des Capucins" par Thierry Dubois & Jean-Luc Delvaux
(C) Éditions Paquet

"Mauro Caldi T2 : Cinecitta" par Denis Lapière & Michel ConstantUne troisième série, Carénage, vient de rejoindre les deux premières. Elle s’intéresse à la moto, dans un créneau que l’on sait porteur et dont Joe Bar Team tient la pôle-position. Le cap de 10.000 albums est déjà atteint.

Moi qui n’ait pas le permis de conduire, je me souviens du bon mot de René Goscinny dans la préface du Spécial 20e anniversaire de Michel Vaillant en hommage à Jean Graton : « La raison pour laquelle les moteurs à explosion n’explosent pas, restera à tout jamais un mystère insondable pour moi. »

J’avoue être séduit par ces albums dont les designs, les graphismes et les logos me rappellent des souvenirs d’enfance, alors que ma mère étrennait sa première deux-chevaux, une casserole inconfortable et dangereuse qui ne comportait alors pas de ceinture de sécurité.

Dans ce temps-là, pour attirer le chaland, les pétroliers offraient à leurs clients des albums de bande dessinée et arboraient, à l’exemple de Esso, des personnages qui savaient parler à l’enfance. Toute une époque !

"Mauro Caldi T2 : Cinecitta" par Denis Lapière & Michel Constant
(C) Éditions Paquet

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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12 Messages :
  • Vous avez mis deux fois la même page de "Jacques Gipar T .2 : Le Retour des Capucins" par Thierry Dubois & Jean-Luc Delvaux.Erreur ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juillet 2011 à  14:19 :

      Mais, oui !Je ne devais pas être bien réveillé ce matin. Merci de votre signalement

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  • Les éditions Paquet parient sur les sports-moteurs
    16 juillet 2011 13:01, par Gill

    Je ne critiquerais certes pas le retour aux qualités propres des BD de cette époque (et cette collection a l’air réussie), mais il est quand même inquiétant de constater que la BD est plus nostalgique que contemporaine ! Le lecteur-type de BD franco-belge aurait donc entre 40 et 60 ans ?

    Le renouvellement du lectorat est-il suffisamment traité ? L’exemple donné de "Fripounet et Marisette" est flagrant... Où sont les "Fripounet" de notre époque ? Chez Bayard, avec "Tomtom et Nana" ? Je n’oublie pas, bien sûr, les "Tcho" et autres "Lanfeust"... mais cela me semble peu.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juillet 2011 à  14:32 :

      Je ne critiquerais certes pas le retour aux qualités propres des BD de cette époque (et cette collection a l’air réussie), mais il est quand même inquiétant de constater que la BD est plus nostalgique que contemporaine ! Le lecteur-type de BD franco-belge aurait donc entre 40 et 60 ans ? Le renouvellement du lectorat est-il suffisamment traité ?

      Il existe des nostalgies que des générations entières n’ont pas connues. Il y a même un marketing dédié à cela, comme sur Radio Nostalgie, par exemple. Schuiten a une œuvre nostalgique en lien avec une génération qui n’a pas connu cette époque (L’Art nouveau, Jules Verne...), Tardi avec sa Guerre de 14 également. Le Steampunk est une nostalgie modernisée, comme la nouvelle version télévisée de Sherlock Holmès. Ce qui compte, c’est la pertinence des codes pour le lecteur. La Ligne Claire, les vieilles calandres... C’est cohérent.

      L’exemple donné de "Fripounet et Marisette" est flagrant...

      C’était une pure référence stylistique. Chaland révérait R. Bonnet au même titre qu’Hergé.

      Où sont les "Fripounet" de notre époque ? Chez Bayard, avec "Tomtom et Nana" ? Je n’oublie pas, bien sûr, les "Tcho" et autres "Lanfeust"... mais cela me semble peu.

      C’est marrant cette inquiétude. Je crois que la génération Dorothée comme la génération Naruto montrent assez bien au début de chaque été leur nombre et leur force. Les mangas seront pour une bonne part dans la nostalgie de demain. Et je suis sûr que si l’on mandatait Gilles Ratier pour faire une comptabilité de ces choses, il vous démontrerait que les Fripounet et Marisette d’hier ont leurs successeurs aujourd’hui.

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      • Répondu par francois d le 16 juillet 2011 à  23:01 :

        Il existe des nostalgies que des générations entières n’ont pas connues. Schuiten a une œuvre nostalgique en lien avec une génération qui n’a pas connu cette époque (L’Art nouveau, Jules Verne...), Tardi avec sa Guerre de 14 également.....

        Cela fait froid dans le dos de lire qu’il existe des nostalgiques de la Grande Guerre, celle de 14 !!!
        Je considère Tardi comme un raconteur-témoin (via l’histoire de ses aïeux) dénonçant à la fois cette boucherie et plaidant pour l’anti-militarisme plutôt qu’un nostalgique de cette période horrible.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 17 juillet 2011 à  10:28 :

          Vous avez raison. Mais dans le mot "nostalgie", il y a une composante douloureuse, nous ne sommes pas forcément dans l’évocation d’un âge d’or. Adèle Blanc-Sec aurait sans doute mieux correspondu à mon argumentation.

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    • Répondu le 16 juillet 2011 à  15:34 :

      Où sont les "Fripounet" de notre époque ?

      Il y a Zélie et compagnie de Dethuin et Corbeyran et Sardine de l’Espace de Sfar et Guibert, chaque mois chez Bayard. Moderne et classique.

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    • Répondu par Sergio Salma le 16 juillet 2011 à  17:34 :

      Cette inquiétude est à double tranchant, Monsieur Gill. Elle est positive parce que ça veut dire (entre les lignes) : " Nous on a connu des merveilles. Est-ce que les jeunes lecteurs ont autant de chance que nous ?". On se dit que l’Age d’or est révolu , que vraiment c’est dommage que les nouvelles générations aient loupé ça etc... ça révèle chez vous une générosité. Mais cette inquiétude est vraiment déplacée. Dans le sens où vous n’êtes vraiment pas au courant de ce qui se passe aujourd’hui dans cette tranche du lectorat. Des Fripounet et Marisette il y en a 100 au moins mais vous ne les voyez pas parce que ça ne vous intéresse pas. Justement dans la bande à Tchô, ou ailleurs, il y a au bas mot 20 séries exceptionnelles.Et quand bien même elles ne seraient pas exceptionnelles, elles provoquent des torrents d’émotions, du plaisir , de l’enthousiasme, de l’impatience. Non seulement vous vous inquiétez pour rien mais en plus vous semblez penser que l’époque actuelle est avare, aride. Il ne sert à rien de se dire" y a -t-il un Brassens ou un Mozart aujourd’hui ?" . C’est une réflexion qui n’a aucun sens. Tout ça évolue sans cesse , la preuve, vous mettez vos Fripounet chéris dans les mains d’un gamin, il lira(peut-être) et mettra ça de côté poliment . Pas parce que c’est mauvais mais parce que ça ne lui parle pas. L’émotion que vous avez vécue( qui en plus embellit avec le temps , elle devient merveilleuse , mirifique, splendide alors qu’elle était juste sympathique) , ces jeunots la vivent aujourd’hui avec un paquet d’autres supports. Parce que vos loisirs étaient( je sais pas quel âge vous avez) bien plus restreints . La lecture avait une place qu’elle n’a plus( un bien un mal c’est un autre débat). Comme d’habitude dans ces cas-là, c’est sur vous que vous pleurez gentiment et tendrement. Votre nostalgie est la plus forte. Au lieu de voir la vérité : les gamins d’aujourd’hui ont beaucoup plus de chefs-d’oeuvre à leur disposition( ils ont aussi pas mal de machins pas terribles mais en 1940 ou 1960, tout n’avait pas le niveau de Roba et Franquin, loin de là). La différence aussi est dans la profusion. Non seulement il y a 2000 bd là où vous en aviez 20 mais en plus il y a les consoles, les films, les portables etc... Votre mémoire fait un tri sévère et ne retient que la crème de ces années dorées . C’est banal avec les passionnés ;-) Concernant les Editions Paquet et les bagnoles, formidable sujet, sûr que c’est révélateur d’un mouvement , d’une école. Qu’il y ait une niche éditoriale évidente n’est pas la seule raison. Il y a aussi une génération de dessinateurs qui ne jurent que par l’esthétique de ces années-là. Les mêmes qui souvent et curieusement n’aiment pas les voitures actuelles (et qui n’auraient pas aimé les voitures des années 60 s’ils étaient nés en 1910). Bref la roue tourne, c’est le cas de le dire et comme dirait mon petit neveu de 16 ans : "les mangas c’était mieux avant".

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      • Répondu par Gill le 16 juillet 2011 à  22:45 :

        Il est bien possible que j’ai négligé tous ces supports, n’étant plus en contact direct avec cet âge...

        C’était pourtant une inquiétude positive, en effet. Je me demandais si les éditeurs s’intéressait suffisamment aux enfants (les ados, ça va) ou s’ils avaient démissionné au profit de la génération "nostalgie" pour cause de concurrence déloyale (jeux vidéo, internet, portables, réseaux sociaux...).

        En fait, ce qui m’a fait réagir, c’est de retrouver enfin de la "bande dessinée humoristique d’aventure contemporaine" pour la jeunesse ! Des BD façon Tilleux, Hergé , Will, Walthéry, Jidéhem (Ginger, Sophie), Franquin, etc... au lieu des BD de gags systématiques actuelles.

        Pour ne pas dire de bêtises, j’ai consulté le rapport 2010 de Gilles Ratier. Dans ce genre, j’ai donc trouvé un Léo Loden, un Natacha, ajoutons Jules et Spirou, éventuellement Zombilénium ou Seuls (plutôt Fantastique)... C’est à peu près tout. Mais c’est peut-être le genre lui-même qui n’est plus trop à la mode...

        C’est pourquoi j’apprécie autant cette collection d’aventures "pas tout à fait contemporaines, mais presque" ;-) !

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        • Répondu par Sergio Salma le 17 juillet 2011 à  13:47 :

          Vous négligez aussi un aspect fondamental, m’sieur Gill. Qui ne figure pas dans le rapport de Gilles Ratier( qui fait pourtant un travail énorme) : quand vous lisiez Fripounet et autres Lisette ou Poussy, ce n’était pas en album. Il se passe la même chose absolument déconsidérée aujourd’hui. Il y a 10 ou 20 revues qui s’adressent aux enfants ( par tranches, dès 3 ou 4 ans jusqu’à 8-10 , 12 -14 ans ) qui ne sont pas des revues de bandes dessinées mais où elle tient une place importante. les Sardines de l’espace par exemple ou Zélie sont des rendez-vous dans ces supports qui de plus fonctionnent en très grande partie par abonnements (scolaires ou pas) . Il y a une presse bande dessinée ,Spirou, Tchô, Mickey (qui ne publie pas que du Disney loin de là !) et d’autres où des milliers d’enfants, garçons et filles, attendent hebdomadairement des personnages et des univers. Vous ne les retrouverez pas dans la liste des albums .Pourtant il s’agit de tirages bien plus conséquents que la moyenne haute des best-sellers, ce qui veut dire une notoriété incroyable . Curieusement une bande dessinée peut avoir un succès fou en revue et ne pas passer le cap de l’album. Mais elle peut en avoir aussi. Voyez ce qui se passe avec Ducobu, ça passe dans Mickey (et autres revues- télé etc...) , ce sont des albums Lombard. le film a du succès. La bande dessinée de Julien Neel ( Lou !), celle de Nob, de Téhem etc...ce sont des dessins animés. Kid Paddle vaut les meilleurs bandes dessinées de vos années folles etc... Geerts a animé un univers magnifique en s’adressant à la fois aux enfants et aux adultes. Elle est là la différence notable : les revues dans lesquelles passaient Fripounet et autres étaient destinées à la seule jeunesse. Aujourd’hui, vous devez aller regarder dans les catalogues de chaque maison d’édition ( les p’tits diables c’est chez Soleil), les Sisters chez Bamboo etc...et vous verrez que les gamins ne sont pas oubliés, il y a même une lutte féroce pour conquérir des parts de marché, c’est relativement encombré comme le reste. Il y a chez Milan et chez Dupuis une collection qui s’adresse même aux tout-petits ( connaissez-vous petit poilu de Bailly et Fraipont ?) et d’autres BD un peu plus transgénérationnelles. Les quinquagénaires pourtant passionnés de bandes dessinées ont vieilli avec leur média préféré. Donc ils sont allés sans s’en rendre compte vers Tardi et Moebius pensant que puisque eux avaient abandonné un genre , celui-ci n’existe plus ! Alors que chaque maison d’édition historique a toujours visé ce public puisque les auteurs qui ont biberonné au gros nez sont tout excités à l’idée de perpétuer la tradition tout en la modernisant .

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          • Répondu par Sergio Salma le 17 juillet 2011 à  19:47 :

            Mais là où vous avez totalement raison, c’est que le genre (appelons-le aventure humoristique) est peu exploité . Alors que de très nombreux scénaristes disent avoir une grande admiration pour Goscinny, ils sont effectivement peu à oser affronter le format. On peut avancer deux raisons. La première est une question de technique. C’est mine de rien un exercice très difficile. Un Lucky Luke ça n’a l’air de rien mais quelle construction, quel rythme...La deuxième est liée justement à la presse. Car les éditeurs (ceux qui n’ont pas de revue déjà ) ont besoin de pré-publication( ou d’une post-publication d’ailleurs). Et cette pré ou post-publication est un casse -tête car les magazines -télé( par exemple) ne prendront pas d’aventures longues( sauf en été mais la préférence va vers le réalisme). Il y a une alternative. Sont nées dernièrement des bandes dessinées qui sont en même temps des gags ET une histoire longue ; ces gags qui se suivent forment une histoire cohérente , il y a un déroulé, ce ne sont pas des gags épars et divers. Exemples : les nombrils ou Tamara. Une troisième raison : ceux qui travaillent le format long disparaissent d’un journal pendant un certain temps( le temps de scénariser et accumuler un nombre de planches prêtes à l’emploi). Le rythme hebdo permet une présence quasi permanente avec de la réelle et exclusive pré-publication.

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  • Les éditions Paquet parient sur les sports-moteurs
    16 juillet 2011 18:47, par pol

    mauro caldi est une série qui a débutée aux éditions du miroir, puis continuée aux humanos...

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