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Les éditions Sandawe passent le cap des 500 000 € de financement participatif

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 décembre 2012                      Lien  
C'est une bonne nouvelle pour les éditions Sandawe, un cadeau de Noël en quelque sorte : le cap des 500 000 € de financement participatif a été atteint ces derniers jours, preuve s'il en est que le "Crowdfunding" a sa raison d'être en France.
Les éditions Sandawe passent le cap des 500 000 € de financement participatif
Yo-Yo post-mortem par Le Coz. Financé à 70%, il est le projet qui a permis à Sandawe de passer le cap des 500.000 euros investis.
Ed. Sandawe.

L’édition participative nous vient des États-Unis. L’idée ? Profiter de la formidable opportunité du web pour solliciter des investisseurs sur un projet de livre.

Premier avantage : il se crée une communauté autour du livre qui a envie de le défendre, de le diffuser autour d’elle et qui reste en phase avec le créateur par l’intermédiaire d’une plateforme dédiée ; deuxième avantage : elle permet la publication d’œuvres sans passer par le filtre des coteries ou du copinage, le contact étant direct avec le financeur-lecteur (désigné sous le néologisme d’édinaute) qui peut voir l’avancement des travaux au fur et à mesure, encourager son auteur, le conseiller au besoin, bref faire un travail d’édition parfois bien manquant chez bon nombre d’éditeurs qui n’ont plus que les formules toutes faites en tête.

Patrick Pinchart (par ailleurs le fondateur d’ActuaBD.com dont il a laissé la gestion à l’équipe actuelle) a été le pionnier de ce genre de site dans le monde francophone en pilotant Sandawe.

Après des débuts laborieux (Pinchart a fait une chute d’escalade qui a failli le laisser paralysé à vie), le site a fini par prendre sa place au point d’inquiéter les grands éditeurs. Ainsi, My Major Company, le leader de l’édition participative musicale, s’était-elle alliée avec Media-Participations, le propriétaire de Dargaud - Dupuis - Le Lombard pour lancer un label concurrent quelques mois plus tard, avec un succès moins évident cependant.

"D’Encre et de sang" de Renaud et Gihef. Quelques signatures reconnues ont rejoint Sandawe (capture d’écran). L’édinaute peut lire le projet pas à pas et converser avec les auteurs pour leur faire de ses observations.
(C) Sandawe

Avec plus de 4700 membres, 872 auteurs et 28 projets financés, Sandawe a passé il y a quelques jours le cap des 500.000 euros investis dans des projets aux contours éclectiques qui soulignent le caractère multiforme de la consommation de la bande dessinée aujourd’hui.

"Joseph Carey Merrick", une biographie d’Elephant Man par Denis Van P.
Ed. Sandawe

Fort de cette première réussite, Sandawe pousse les feux. Après une recapitalisation réussie, le site participatif belge a fait peau neuve en novembre dernier et annonce l’arrivée de "grands noms" et l’ouverture de son catalogue à l’érotisme.

C’est le 15 décembre à 21h 54mn que l’événement a eu lieu. Un internaute portant le pseudonyme de Younael a investi 70 € dans l’album "Yo-Yo Post-Mortem" par Le Coz (un projet financé à 70% : près de 21.000 euros sur un total de 35.000 euros, investis par 171 internautes) faisant passer le cap des 500.000 euros investis.

L’autre point positif pour Sandawe, c’est que les auteurs commencent à lui être fidèles. On aurait pu imaginer qu’il y avait là pour eux un pis-aller pour une carrière en panne ou en mal de démarrage. Or, non seulement, ils sont plusieurs à revenir, mais certains d’entre eux re-signent pour un troisième album. Une belle récompense pour les édinautes car, quoi qu’on en dise, l’effet de série et de capitalisation autour d’un auteur est important dans le domaine de l’édition.

Dryade par Laduchesse
Ed. Sandawe

Diffusé par La Diff en France (Dilibel en Belgique) et distribué par Hachette, Sandawe l’est également dans le secteur numérique grâce à Ave Comics et BD Buzz.

Parmi les nouveautés remarquables, il y a l’arrivée du dessinateur Renaud (Jessica Blandy, Vénus H., etc.) et du scénariste Gihef (Skipper, Liverfool, dessinateur pour Haute sécurité, Enchaînés etc.) qui proposent un récit se passant à Bruxelles sous l’Occupation : "D’Encre et de Sang".

Autre nouveauté 2013 : Dryade par Laduchesse, une BD de SF érotique signée par une jeune auteure canadienne.

Ce sont deux des 28 projets en cours sur le site Sandawe. Une initiative qui ouvre une nouvelle voie pour la publication de bandes dessinées en France.

"Dryade" par Laduchesse, la première BD érotique de Sandawe.
(C) Sandawe.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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8 Messages :
  • Bonjour, votre formulation laisse entendre que Gihef est le scénariste de "Haute sécurité" ou "Enchaînés". Or, il est le dessinateur de ces séries... dont je suis le scénariste ! Rendons à César... Merci.

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    • Répondu par callède le 24 décembre 2012 à  15:12 :

      merci pour la correction :)

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  • ... ou comment l’internet à donné un coup de jeune à la bonne vieille souscription !

    C’est cool ! euh non, c’est formidable !

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  • et mmc, ça marche en BD ?
    25 décembre 2012 16:16, par Oncle Francois

    et mmc, ça marche en BD ?

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  • "(...) le site participatif belge (...) annonce l’arrivée de "grands noms"

    Vous pouvez mentionner aussi parmi eux Erik Arnoux, qui a déjà une belle carrière à son actif, même s’il est moins connu du grand public, et qui nous prépare un "Sara Lone" plein de promesses avec au dessin le talentueux David Morancho, qui fera parler de lui, je vous le garantis.

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    • Répondu le 27 décembre 2012 à  05:40 :

      Erik Arnoux,même s’il est moins connu du grand public

      Je vous confirme, il est inconnu, ce n’est donc pas un grand nom (ce qui n’enlève rien à son talent éventuel).

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      • Répondu par Alain le 27 décembre 2012 à  11:49 :

        Merci au "grand public" d’avoir répondu... Vous me faites penser aux manipulateurs des instituts de sondages qui parlent au nom des français, arguant du fait qu’ils ont interrogé "scientifiquement" 3 ménagères par téléphone...

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      • Répondu par Erik A. le 28 décembre 2012 à  17:26 :

        Inconnu, connu, tout ça n’est pas essentiel... Je ne revendique rien d’autre que de faire mon job, le reste n’est pas de mon ressort mais celui de l’éditeur, qui doit faire son travail... Plus ou moins "bien".

        Le talent "éventuel" est une appréciation que je ne renie pas. Pas à moi d’en juger.

        Si je mets bout à bout les 36 albums réalisés chez Glénat, Soleil, le Lombard, et autres maisons, ça représente près d’un demi-million de ventes (depuis 86) ce qui est certes bien moins que certains de mes copains "gros vendeurs", mais pas non plus négligeable, demandez aux écrivains...

        L’article parle de Sandawe en énonçant plusieurs choses sur lesquelles on pourrait discuter, sans doute. Mais pour moi c’est aussi une expérience intéressante que j’ai eu d’autant plus de facilités à tenter que je ne suis pas le dessinateur, mais le scénariste, sur ce projet. Du coup, tout en étant impliqué en temps, c’est plus "facile" de s’engager avec eux au vu des émoluments proposés, et parce que je fais pas mal d’autres choses à côté...

        Pour David Morancho, le dessinateur qui travaille lui en Espagne, c’est une porte d’entrée sur les éditeurs francophones. Il est évident que c’est aussi son but. Se faire connaître avec un travail de qualité.

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