Nos dossiers Festival International de la bande dessinée d’Angoulême Angoulême 2005

Les expositions, bilan et florilège.

Par Nicolas Anspach Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 1er février 2005                      Lien  
Le festival d'Angoulême n'est pas seulement un lieu où l'on rencontre les auteurs, mais également un endroit où l'on découvre leurs travaux au travers d'expositions de leurs oeuvres. Elles permettent souvent de percevoir leurs « secrets de fabrication » : du trait de gouache qui vous campe une ambiance, à la mise au net méticuleuse, la confrontation avec l'original est souvent un exercice passionnant, même si, budget oblige, l'expo n'est souvent qu'un simple accrochage. Florilège de l'édition 2005.


L’exposition incontournable de cette édition du Festival fut incontestablement celle consacrée au Président 2005, Zep. Véritable phénomène de l’édition, Zep a logiquement suscité l’intérêt des festivaliers. Une foule conséquente se pressait au CNBDI, si bien que le service de sécurité a été obligé de limiter le nombre de visiteurs dans les salles. Les fans du créateur de Titeuf étaient donc obligés d’attendre de longues minutes avant d’entrer.

Mouvement de foule pour l’expo Zep !

Mais l’attente valait la chandelle. De nombreux dessins originaux reflétant l’univers de Titeuf étaient exposés dans les premières salles. Une statue du personnage fétiche de Zep dominait d’une manière nonchalante l’une des pièces. Sous celle-ci, les bédéphiles pouvaient visionner sur des écrans des documentaires où l’on voyait le dessinateur suisse dessiner sous nos yeux ! Un bien beau spectacle.

Les expositions, bilan et florilège.
Titeuf vautré sur les télés ! ‘Y a plus de jeunesse...


Des carnets de croquis de l’auteur étaient visibles à l’étage. Ils témoignent d’une grande virtuosité graphique. Les personnes qui ont eu la chance de fréquenter l’artiste savent que dès qu’il a un moment de libre, le père de Titeuf fait danser son crayon sur le papier : caricatures, trognes grotesques, et autres représentations de vieilles pierres. Tout y passe.

Cliché de l’un des documentaires.
La main de Zep donnait vie à un dessin.


Zep a également rendu hommage aux grands auteurs BD qu’il admire. Certains de ses dessins sont visibles dans son récent Art Book, le Monde de Zep. La visite se termine par les portraits de Titeuf réalisés par de très grands dessinateurs (De Bilal à Loustal, en passant par De Crécy).


Mix & Remix, un talent injustement inconnu hors de la Suisse

Zep a souhaité mettre à l’honneur son ami Mix & Remix (contrairement aux apparences, une seule et unique personne se cache dernière ce pseudonyme). En voyant ces dessins d’une simplicité déconcertante, on découvre un dessinateur de presse à l’esprit de synthèse remarquable et au sens du gag très efficace. Merci à Zep pour le tuyau.

Mix & Remix
Mix & Remix aurait il, lui aussi, eu des problèmes avec des éditeurs « associatifs » ?


Après avoir contemplé son dernier dessin, on s’étonne d’un goût de trop peu... C’est dire si on était sous le charme !

Claire Wendling, virtuosité et talent

La trop rare Claire Wendling exposait son travail au Musée du Papier. On pouvait y découvrir de magnifiques planches de sa série phare Les Lumières de l’Amalou, ainsi que différents crayonnés. On pouvait se rendre compte de visu que la dessinatrice excelle dans le travail de la lumière, en sculptant ses atmosphères.

(c) Wendling.
Caillou, Caillou...


On pouvait y voir, sans doute pour la première fois, des extraits de sa prochaine BD Caillou, Caillou. Hélas, trop peu pour éveiller complètement l’intérêt des visiteurs. L’exposition comportait également des recherches graphiques produites pour le monde du cinéma, ainsi que de nombreux dessins d’animaux. Soulignons que Pol Beauté, des éditions du Cycliste, a récemment édité un magnifique petit livre regroupant des dessins inédits de l’artiste angoumoisine.

L’atmosphère hydraulique de l’exposition David Prudhomme

Le cadre qui accueillait l’exposition David Prudhomme méritait de décrocher la palme de l’originalité ! Les planches étaient exposées dans une ancienne usine hydraulique, quelques mètres seulement au-dessus du fleuve.

Ce lieu exceptionnel dégageait une atmosphère étrange, volant presque la vedette au travail du dessinateur.

Hugo Pratt, la trace du Scorpion

Cela va faire dix ans que le dessinateur italien nous a quitté. Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême a choisi de lui rendre hommage, à l’heure où son œuvre se poursuit grâce à une « libre adaptation » des Scorpions du Désert réalisée par Pierre Wazem. Des originaux de Corto Maltese faisaient face à ceux des Scorpions du Désert dans l’une des salles de l’espace Magelis. D’immenses reproductions de dessins de Pratt étaient en évidence sous la voûte en pierre de l’édifice.

(c) Pratt / Cong S.A


Un choix de photographies permettait aux visiteurs de s’imprégner des ambiances éthiopiennes et de comparer leur traduction par Hugo Pratt ou Pierre Wazem.

Cette exposition sera également visible lors de la prochaine Foire du Livre de Bruxelles. Selon nos sources, la plupart des planches de Pratt et Wazem devraient s’y retrouver, même si des modifications sont envisagées en fonction de l’espace disponible. Les Belges (et les étrangers en goguette) pourront également contempler très prochainement les planches de l’artiste italien à Charleroi, lors de l’exposition Le Remords de l’Homme Blanc.

Picsou, pas radin d’images !

Un autre moment fort a été l’exposition cornaquée par Hachette-Disney, "Balthasar Picsou, collections privées". Pas privée de trésors, on s’en doute. Les magnifiques planches de Carl Barks (créateur du personnage) et de Don Rosa, qui l’anima si longtemps, marquaient chaque pas d’un parcours biographique imaginaire inventé par Don Rosa et qui servait de fil rouge à l’exposition.

Don Rosa et Zep
Le dessinateur de Picsou et l’un de ses plus fervents admirateurs. Photo : (c) FIBD.

Ainsi le spectateur pouvait découvrir les costumes de Picsou (son kilt écossais figure évidemment en bonne place), son célèbre sou fétiche (sous une cloche de verre, méfions-nous des Rapetout), la reconstitution de l’intérieur de son mythique coffre-fort-piscine, des photos du château ancestral écossais (hanté), des représentations de la maison de la sorcière Miss Tick sur le mont Vésuve, etc. Le tout ponctué de planches originales de Carl Barks et notamment de sa fameuse galerie de portraits sous la forme d’un arbre généalogique réunissant quelque 80 personnages de l’univers de Picsou. Une expo ludique et grand public comme il y en a trop peu dans la cité charentaise.

Picsou
Le célèbre canard dessiné par Don Rosa pour le FIBD.


Entre le réussi et le sommaire, les scénographies jouaient la complicité, la proximité, avec le public. On est loin d’une démarche artistique sophistiquée. C’est l’option, pragmatique (trop ?), prise la programmation artistique d’Angoulême 2005 : il en faut pour tous les publics, dans un budget qui reste finalement limité. Sur ce point, les objectifs ont été remplis.

(par Nicolas Anspach)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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