Cela vous rappelle quelque chose ? La thématique d’une société hermétiquement cloisonné et injuste où un ou plusieurs personnages vont enfreindre les lois pour renverser l’ordre établi. Les exemples ne manquent pas, tant en littérature qu’au cinéma.
Transposé dans un univers victorien fantasmé et dont les héros sont des enfants (dont l’un n’est vraiment pas ordinaire), la crainte de l’histoire de trop est forte.
Pourtant, il serait dommage de rester sur cette appréhension. Le dessin et le scénario de Jorge Corona font merveille, de même que son découpage rythmé, et nous nous laissons facilement entraîner dans ce labyrinthe sombre et malsain. Mais surtout, le personnage de Plume est particulièrement réussi. Il est insouciant (cervelle de moineau ?), joyeux, espiègle et, malgré son plumage noir, rayonne et illumine chaque page.
Loin des supers-héros qu’il dessine habituellement, l’incurtion de Jorge Corona dans la littérature jeunesse est donc une vraie réussite et crée une réelle attente pour la suite.
C’est aussi une très belle occasion de découvrir le grand talent de cet auteur vénézuélien et de sa coloriste américaine, Jen Hickman.
Si le risque de basculer dans une histoire plus classique, avec une impression de déjà-vu, reste importante à la fin de ce premier tome, deux autres tomes seront publiés d’ici la fin de l’année. Ce rythme de parution soutenu nous permettra de ne pas attendre trop longtemps, ce qui est une très bonne nouvelle.
(par Jérôme BLACHON)
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