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Les mangas, nouvel Eldorado pour le cinéma américain ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 novembre 2003                      Lien  
A peine la vague des super-héros submerge-t-elle nos écrans européens que les Américains réfléchissent déjà à l' « après ». Selon [Hollywood Reporter-> http://www.hollywoodreporter.com], la prochaine tendance du cinéma américain d'ici cinq à dix ans s'inspirera des mangas japonais.

C’est un phénomène bien connu par les gestionnaires de licence : quelle que soit la marque, le produit ou le personnage, son exploitation monte en puissance puis décroît au bout de trois à cinq ans, suivant un phénomène de cycle quasi immuable. Dans cet ordre d’idée, les stratèges d’Hollywood savent qu’au bout de quelques années, les super-exploits des super-héros en super-collants vont finir par super-gonfler le public qui risque de s’en détourner brutalement. Aussi cherchent-ils dès maintenant quel est le phénomène qui est susceptible de maintenir l’industrie à flots, le temps que les super-héros reprennent leur souffle.

Un succès fulgurant

Ils n’ont pas été le chercher loin. Quelle est, en effet, la BD qui, faisant un chiffre d’affaire annuel de 5 milliards de dollars (environ 10 fois le chiffre d’affaires de la BD en Europe) constitue plus de 40% du chiffre d’affaires du livre au Japon, 70% des exportations de BD en Asie ; qui, en Allemagne, a déjà conquis 50% des parts du marché de la BD, et qui a grignoté jusqu’à 20% du marché de la BD en France en moins de cinq ans ? Les mangas, bien sûr. De Dragon Ball Z aux Pokémons, puis à Yu-Gi-Ho, le succès des mangas est aujourd’hui planétaire.

Une machine à fabriquer de la pop-culture

Or, les mangas ont fait la preuve, depuis Astro Boy d’Osamu Tezuka en 1963, de leur capacité à passer à l’écran, d’abord télévisé, puis ces dernières années, depuis Akira d’Otomo puis plus récemment les films de Rin Taro ou de Miyazaki, sur le grand écran. Cela n’a rien d’étonnant : comme le déclare Fred Schodt, un spécialiste américain des mangas qui tente de les imposer dans son pays de longue date : « Le japon a inventé une véritable machine à fabriquer de la culture populaire. Les best-sellers du manga génèrent aussi bien des dessins animés, que des jouets, des romans, des opéras, des films live, des jeux vidéo ou des lignes de papeterie. Le potentiel est quasi infini. »

Une O.P.A. sur les mangas.

En fait, les producteurs hollywoodiens n’ignorent pas que Les Sentiers de la Perdition, un film produit par Dreamworks, s’inspire du manga Lone Wolf and Cub, comme ils savent que les meilleurs talents de l’animation japonaise furent utilisés par les créateurs de la trilogie Matrix.
Aussi, commencent-ils à loucher sur les meilleures pépites du genre. Jon Peters, le producteur de Batman, a mis une option pour une adaptation live d’Akira de Katsuhiro Otomo. Gerald Molen, le producteur de La Liste de Schindler, a acheté les droits pour une adaptation live de Lupin III, le très populaire manga classique de Katsuhiro Kato, sur lequel le grand Miyazaki avait fait ses premières armes d’animateur. Au même moment, Warner Bros a acquis les droits d’Astro Boy la mythique série d’Osamu Tezuka, à la fois le premier personnage japonais à être diffusé dans le monde et le premier personnage de dessins animés étranger à triompher sur la télé américaine. Dragon Ball Z fera lui aussi l’objet d’un film live produit par la 20th Fox, réalisé par Roland Emmerich (Independance Day), avec Hugh Jackman (qui incarne Wolverine dans X-Men) au générique.
Un Français, un seul, a anticipé cette nouvelle tendance : le sémillant Jean-Pierre Dionnet, créateur du magazine Métal Hurlant, ci-devant producteur du Petit Poucet d’Olivier Dahan, auquel il a demandé de donner une destinée nouvelle au héros qui fit les belles heures du Club Dorothée : le fascinant Albator.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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