Cette section se concentre sur les œuvres où Moore reste volontairement dans la réalité la plus banale de l’Angleterre contemporaine : « Petits meurtres », réalisé avec le dessinateur argentin Oscar Zarate, ou « Big Numbers », le magnum opus en 12 chapitres, qui tourna court suite à la défection de son dessinateur, Bill Sienkiewicz. Quel dommage, car « Big Numbers » promettait beaucoup : une lecture de la réalité quotidienne et des relations entre les humains qui constituent la société à la lumière des théories du chaos du mathématicien Benoît Mandelbrot.
Petits meurtres est l’œuvre clé de cette section, une histoire riche en sous-entendus politiques, mais également un récit de fiction qui s’écarte de tous les genres en usage.
Dans cette partie de l’exposition, le visiteur passe de la biographie à l’œuvre. L’imaginaire sert à échapper au quotidien : la recherche ésotérique, le fantastique, consistent à s’extirper d’une réalité " vulgaire " et stérile pour recréer un monde nouveau à l’aide d’une lecture ésotérique des signes du quotidien. Mais ce voyage doit commencer par une connaissance intime du monde, qui en est le point de départ mais aussi le point d’ancrage.
Jean-Paul Jennequin
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