"Les quatre saisons de Boule et Bill", c’est comme un résumé de la série en 46 gags. Il ne manque personne, ou presque. Et surtout, on y trouve tout l’univers de Roba. Un univers fait de quotidien tendrement sublimé, de bonheurs montés en sautoir, d’amours improbables entre espèces chromosomiquement incompatibles, de petits riens qui font le grand tout, de petits toutous et de royal canin, de jeux de mots et parfois de jeux de mains, mais jamais graves du tout.
"Les quatre saisons de Boule et Bill", ce n’est pas seulement du bonheur à l’état pur, du concentré de sourire et de la tendresse au kilo pour toute la famille. C’est aussi un dessinateur au sommet de son art, un trait épuré jusqu’à se faire oublier, une virtuosité presque invisible, la lisibilité du dessin mariée au regard de l’esthète. Et cela, qu’il neige ou qu’il vente, c’est la signature de Roba. Elle s’est déjà couchée près de 1200 fois en bas de la page, depuis ce jour de 1959 où Roba, Boule et Bill se sont choisis.
(par Patrick Albray)
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La vieille 2CV rouge, le couple ancré dans les rôles traditionnels, un enfant qui préfère jouer dans la rue que regarder la TV... on sait qu’on fait, avec Boule et Bill, une plongée dans un monde qui n’existe plus. Mais on se laisse toujours bercer avec nostalgie dans ces tranches de vie tranquille qui constituent une sorte d’encyclopédie des petits instants de bonheur du quotidien, pas forcément hors de portée de l’homme du XXIe siècle : une balade à la campagne, une plante qui pousse dans un pot, un vol d’hirondelles, des oignons de jacinthes que l’on plante à l’automne... La vie est pleine de ces petits moments, qui n’intéressent aucun humoriste à part lui, et dont seul Roba est capable de nous rappeler l’existence.
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