« Ce qui caractérise notre festival, c’est l’activité que l’on a développée autour du salon à l’initiative d’abord des bibliothèques de la région, nous dit Pascal Mériaux, le directeur de l’association « On a marché sur la bulle ». On a commencé à travailler sur des expositions durables, avec un centre de ressources où travaillent sept permanents toute l’année qui travaillent exclusivement sur la bande dessinée en région et au-delà. Trois collaborateurs à temps plein travaillent sur la bande dessinée en milieu scolaire, deux qui travaillent sur les expositions et leur circulation, une sur l’éditorial et une sur l’administratif, tellement cette activité est dense. »
L’Association est soutenue par la ville, l’état, la région, le département et aussi le Centre National du Livre qui en a reconnu le rayonnement national. Une part importante d’auto-financement provient de la formation d’enfants et d’adultes et de la location des expositions. Le soutien des éditeurs est d’ordre « amical », les points de vente du festival étant gérés par des libraires locaux.
C’est un festival plutôt petit : 6.200 visiteurs avec une journée où près de 1100 scolaires viennent de toute la Région Picardie. Un budget de 150.000 euros qui doit aussi son financement à la Caisse d’Epargne et à la SNCF. Un évènement à taille humaine dont les bénévoles débordent de générosité, ce qui change de certains « supermarchés de la dédicace » que l’on peut voir ailleurs. Sur ce plan, une « charte de la dédicace » qui souligne le « privilège unique » et qui invite à ne pas en abuser, s’emploie à gérer le temps d’attente des festivaliers à l’aide d’un système de tickets afin qu’ils puissent aussi consacrer leur temps aux animations, expositions et débats, véritablement nombreux.
87 auteurs et non des moindres étaient présents. « C’est la jauge naturelle du festival, nous dit Pascal Mériaux C’est la quantité pour que cela corresponde à notre public et à un plateau varié, mais aussi pour faire un festival de qualité où on a l’impression de rencontrer des êtres humains. »
Le 11ème prix Meilleur Album des lycéens picards, issu du vote de 800 lycéens formés pendant 7 mois aux spécificités du 9ème art a été remis hier à Jean Trolley pour son premier album Le Dessinateur (Éditions Bamboo, scénario de Dimberton et Erroc).
Des expositions originales
Cette année, c’est Jean-Pierre Gibrat qui est l’invité d’honneur qui profite de deux expositions autour de son album Mattéo (Futuropolis), un Espagnol engagé dans la Grande Guerre dans le site de l’université d’Amiens et une autre partie à la bibliothèque Louis Aragon.
Parmi les autres expositions marquantes
« Planète Bravo » qui fait le point sur l’auteur de Jules et de Spirou, le journal d’un ingénu
Une remarquable exposition « Niklos Koda » autour de l’œuvre de Jean Dufaux et d’Olivier Grenson (Le Lombard) animée durent tout le festival par un magicien faisant du « close-up ».
Une expo « Seuls » autour du travail de Fabien Vehlmann et de Bruno Gazzotti (Dupuis)
Une exposition autour du livre « Le Poisson-Chat » d’Arnaud Floch et Thierry Murat (Delcourt)
et bien d ‘autres que l’on peut retrouver dans toute la ville, dont celle de Gédéon Baril, un caricaturiste amiénois au XIXe siècle, à l’agence centrale de la Caisse d’Épargne de la ville.
Un festival de qualité d’une belle tenue culturelle.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Jusqu’à ce soir dimanche 7 juin 2009.
Tout le programme du festival et des ses expositions sur leur site
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