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Livre-Paris 2018 : une programmation BD éditorialisée qui rémunèrera les auteurs intervenant sur la scène

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 mars 2018                      Lien  
Des grands noms historiques de la BD et d’autres issus de la jeune génération, des regards croisés avec les autres arts (littérature, jeux vidéo, dessin animé…), avec la création internationale (Japon, USA, Italie, Maghreb et la Russie pays invité), avec la société civile (nouvelles technologies, police-justice,…), le tout dans un programme éditorialisé avec des thèmes forts… Tel est le profil de l’édition 2018 de Livre-Paris qui, d’après un communiqué publié mercredi, a décidé de rémunérer les auteurs présents sur scène.

C’est une des surprises de cette édition 2018 : Livre-Paris a décidé de payer les auteurs qui participeront à des tables rondes sur le salon cette année. Le résultat d’une campagne d’action réussie qui a fait plier le Syndicat National de l’Édition. « C’était une bizarrerie, nous dit une attachée de presse. Tous les festivals depuis deux ans se sont mis à pays les auteurs, seul Livre-Paris ne le faisait pas. »

#payetonauteur

Tout est allé très vite : le 3 mars, Nicolas Gary dans Actualitté levait un lièvre qui n’en était pas un : il y aurait une hiérarchie dans la rétribution des auteurs intervenant sur Livre-Paris, le grand événement annuel du livre à Paris. En contravention, prétendait l’article, d’une promesse faite par Pierre Dutilleul, directeur du Syndicat National de l’Édition. Toujours selon l’article, seuls les auteurs jeunesse présents dans les animations du salon seraient finalement payés.

Effectivement, il y avait une hiérarchie, depuis longtemps. Les auteurs en promotion venus signer sur le salon qui apparaissaient sur scène afin de renvoyer à la signature sur le stand et de donner une visibilité à leur présence n’étaient, jusqu’à présent, pas payés. Comme dans un passage TV ou radio par exemple. Le salon considérait que la visibilité qui leur était donnée (scène dédiée, présence de la presse sur le salon…) compensait cette prestation qui dépassait rarement une heure. Par ailleurs, les éditeurs supportaient aussi leur part de frais : voyage et logement de l’auteur, éventuels frais de bouche…, coûts rarement compensés pas les ventes effectuées sur le salon.

En revanche, les auteurs faisant une master class, un dessin en public, une animation scolaire ou une lecture, étaient payés au tarif de la charte. Sur le stand jeunesse, la quasi intégralité des animations faisaient partie de cette catégorie.

Livre-Paris 2018 : une programmation BD éditorialisée qui rémunèrera les auteurs intervenant sur la scène
Un hashtag qui a payé : les auteurs seront rémunérés à Livre-Paris

Livre-Paris décide de payer tous les auteurs

Un argument revenait en boucle dans les réseaux sociaux : « - Oui, il faut aussi payer les auteurs en promotion : le Centre National du Livre [un organisme de l’état, donc le ministère de la culture] exige des festivals que l’on paie les auteurs qui apparaissent sur scène. C’est le cas à Angoulême. »

C’est vrai, mais cette disposition (très récente…) ne concernait que les festivals qui reçoivent des subsides du CNL, ou plus généralement des festivals qui bénéficient très largement de fonds publics, comme c’est le cas à Angoulême.

Ce n’est pas le cas de Livre-Paris qui est une entreprise privée, joint-venture entre un organisme interprofessionnel, le Syndicat National de l’Edition (rappelons que tous les éditeurs ne participent pas à ce syndicat), et une société prestataire dont le métier est l"événementiel et l’organisation de salons et de conventions, la société Reed Expositions, qui gère l’événement. Ils considéraient jusqu’ici –comme d’autres manifestations autour du livre- que ne recevant pas de subsides du CNL, elle n’avait pas à appliquer cette directive. Le dessinateur Denis Bajram l’expliquait très bien dans un post par ailleurs très revendicatif sur son blog largement partagé dès le 3 mars.

La pression des auteurs, avec notamment la diffusion du hashtag #payetonauteur à quelques jours du salon, à laquelle s’est ajoutée une déclaration de la ministre de la culture Françoise Nyssen en faveur d’un paiement des auteurs (rappelons que la ministre est aussi éditrice…), a fait que pour éviter toute polémique, le salon a décidé dans un communiqué du 7 mars de rémunérer les auteurs.

C’est pour eux une victoire et une bonne nouvelle. Livre-Paris a entendu leurs revendications alors qu’il n’était pas obligé de le faire. Ils ont préféré rencontrer ces attentes pour mieux se concentrer sur une manifestation qui doit rester un grand moment pour la culture dans notre pays.

Le tweet-comminqué de Livre-Paris

Une programmation éditorialisée

Avec un casting prestigieux : Alejandro Jodorowsky, Giorgio Cavazzano, Christian Rossi, Enki Bilal, Jean-David Morvan, François Boucq, Yves Sente, Matz, Stephen Desberg, Didier Convard, Eric Giacometti, Florence Cestac, Lorenzo de Felici, Fabien Nury, Farid Boudjellal [1] mais qui n’oublie pas la jeune génération : Marion Montaigne, Timothé Le Boucher, Joseph Safieddine, Thomas Cadène, Karim Friha, Salim Zerrouki

Une scène habituellement très fréquentée.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

La scène BD/Mangas/Comics de Livre-Paris offre des regards croisés avec les autres arts (littérature, jeux vidéo, dessin animé…) et avec la présence d’écrivains (Fabrice Humbert, Sorj Chalandon, Noël Simsolo), d’historiens et de spécialistes (Laurent Valière, Gérard Mordillat), de cinéastes et d’acteurs (Théo Fernandez, Pierre François Martin-Laval), de figures des nouvelles technologies (le docteur Laurent Alexandre), de la société civile (le juge Marc Trévidic, le politologue Rudy Reichstadt, Jean-Claude Kuperminc de l’Alliance Israélite Universelle), de la télévision (Albert Algoud) mais aussi avec des représentants de la création internationale (Japon, USA, Italie, Maghreb et la Russie pays invité), le programme des rencontres de Livre-Paris est riche et dense. Il est organisé par Didier Pasamonik (le signataire de cet article), Nicolas Mallet et Joffrey Maubert.

En voici le programme détaillé (en PDF). Toutes ces rencontres sont comprises dans le billet d’entrée du salon.

Le programme complet de la scène BD/Mangas/comics de Livre-Paris 2018

DERNIÈRE MINUTE (14.03.2018) - Le dessinateur et scénariste Didier CONVARD et le juge Marc TREVIDIC ont un empêchement et ne peuvent pas venir ce week-end. Ils sont remplacés par Pierre POUCHAIRET (Tuez-les tous… mais pas ici, Plon) pour le premier et par le scénariste MATZ qui travaille avec le juge Marc TREVIDIC (Le Juge, Rue de Sèvres).

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Livre-Paris
Porte de Versailles
Du 17 au 19 mars 2018
Plus d’informations réactualisées et mise à jour sur
LE SITE DE LIVRE-PARIS

[1Tous ces auteurs, connus ou inconnus, sont payés au même tarif, celui de la Charte.

 
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