Personnage secondaire de l’univers d’Hellboy, Lobster Johnson fait de temps à autre des apparitions dans la série principale de Mike Mignola ainsi que dans divers épisodes du B.P.R.D. Il vit depuis 2007 ses propres aventures dont ce volume, Le Prométhée de Fer, regroupe les premiers épisodes.
Justicier dans les années 1930, le Homard a particularité d’être à la fois un personnage de fiction de la culture pulp et un véritable héros affrontant les ennemis classiques de la galaxie Mignola : nazis et puissances magiques ou démoniaques.
A l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, Lobster Johnson tente d’empêcher ces adversaires de mettre la main sur une armure à la puissance incommensurable. Bien évidemment, dans cette affaire, magie et mythologie prennent rapidement le relai de la science et de la technique, quand rêves, prophéties et hallucinations s’empressent de se mêler de la partie.
Très rythmée, l’action ne connaît presque aucun temps mort. Excellente d’un bout à l’autre, la narration s’appuie sur un découpage des planches extrêmement maîtrisé qui conduit souvent à suivre en parallèle des drames simultanés dont la collision ne manque pas de surprendre. Le tout se montre d’une grande efficacité.
Au scénario, Mike Mignola a confié le dessin à Jason Armstrong, tout en supervisant notamment les étapes de "création" des personnages et des lieux. Un dossier à la fin du volume fournit des éléments intéressants sur cette collaboration, dans laquelle Guy Davis a également été impliqué.
Si le trait de Jason Armstrong ne fait pas oublier celui de Mignola, que l’on retrouve dans des illustrations entre les chapitres, il se révèle très convaincant et tout à fait fidèle à l’esprit de l’univers. Autour des aplats noirs, marque de fabrique de la saga Hellboy, les couleurs de Dave Stewart permettent d’instaurer des ambiances fortes qui dynamisent le récit.
D’abord horrifique et mouvementé, ce dernier n’en demeure pas moins drôle et décalé. Les épisodes de "La Véritable histoire de Lobster Johnson" qui ponctuent les chapitres en sont la meilleure preuve. On y apprend comment Guillermo del Toro envisagerait secrètement un remake d’un obscur film mexicain des années 1950... Incroyable !
(par Aurélien Pigeat)
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