La solution sera vite trouvée : un squat. Grâce à des amis, ils dénichent un « appartement ». Pas d’électricité, mais il y a de l’eau. Presque un endroit convenable, si ce n’est la poignée de cafards qui leurs tient compagnie. Thibault et son pote Alex décident de se rendre dans un jobcenter pour trouver du boulot. Il n’y a pas un grand choix et ils sont obligés d’accepter des emplois précaires, l’un dans un bar et l’autre à la cantine de la police. Alex se bagarre avec son patron, retrouve rapidement un autre travail. Les deux jeunes français croisent différentes personnes dont le parcours est au cœur des grandes thématiques sociétales de l’Angleterre des années ’90 : Comme par exemple, la pauvreté, l’IRA, et le hooliganisme.
Le scénariste Sylvain Runberg s’est servi de son expérience personnelle pour construire cette histoire. Il se donne le temps de suivre dans leur quotidien ces deux héros un peu crédules et rêveurs, tout en intégrants d’autres personnages qui feront sans doute évoluer l’histoire vers des situations plus extrêmes. C’est sans doute là, la véritable force de ce récit. Certains liront London Calling comme une comédie de mœurs. D’autres s’intéresseront beaucoup plus au contexte sociétal, culturel ou politique en filigrane du récit. Ce crescendo prend, on le devine, de plus en plus d’importance au fil des albums…
Phicil a opté pour un trait simple, tout en préservant une certaine expressivité dans la gestuelle et les mimiques des personnages. Il joue sur les hachures et les noirs pour intensifier les ambiances sombres.
Ce duo se complète à merveille, et on a déjà hâte de lire le prochain album.
(par Nicolas Anspach)
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