Kyôko est graphiste dans une agence de pub. Jirô est illustrateur débutant. Ils ne sont pas mariés mais vivent en couple depuis un an. Leur quotidien n’est ni tout à fait ordinaire, ni vraiment surprenant. Leur relation suit son cours pas toujours très stable, le bonheur et les erreurs valsant au gré du temps qui passe et des humeurs de l’un comme l’autre. Comme tout un chacun, leur vie les amène à rencontrer amis, voisins et parfaits inconnus qui, eux-même, ont une existence douce ou dramatique.
Contrairement à ce que laisserait penser la couverture de ce premier tome, le ton de Lorsque nous vivions ensemble n’est pas des plus joyeux. Sous le pinceau de Kazuo Kamimura, dessinateur de la célèbre Lady Snowblood, cette épaisse trilogie dont chaque volume affiche quelques 700 pages est à l’image de la vie, de ses joies et de ses tracas. C’est également le reflet d’une époque en pleine évolution.
Cette tranche de vie(s) se fait témoin du talent de l’auteur trop vite disparu. Son trait alliant élégance et simplicité démontre tout son charme dans cette histoire d’amour mise en scène de façon cinématographique. Certains détails pourront paraître un peu gros ou naïfs, mais ils traduisent des états d’âme d’une jeunesse qui, malgré une certaine insouciance, vit un changement de société quelque peu perturbant.
Ayant remporté un très gros succès au Japon (pas moins de 3 millions d’exemplaires vendus pour cet ouvrage), au point de devenir un véritable phénomène social pour la jeunesse de l’époque, Lorsque nous vivions ensemble mérite une place de choix au rang des chroniques romantiques. Une œuvre envoûtante, ravissante et douloureuse.
(par Baptiste Gilleron)
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