BD d’Asie

Lost Paradise – Tome 2 – Par Toru Naomura – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 6 juillet 2012                      Lien  
Au sein de l'institution Utopia, le combat continue. Sora lutte pour libérer les jeunes filles de la domination masculine.

Sora entame son parcours de chevalier servant qui la conduit à défendre les autres adolescentes du lycée. Pour cela, elle a trouvé l’appui de deux garçons plutôt mystérieux dans leurs attitudes et leurs buts. Malgré cela, aucun protagoniste ne ressort réellement du lot. Seule la jeune Tomoko s’impose dans son appréhension à suivre aveuglément Sora et à ne pas dévier des normes sociales qui lui sont imposées. Mais cette nuance tombe rapidement dans la mesure où le reste des apports scénaristiques va dans le sens de l’invincibilité rudimentaire et cruelle des garçons du lycée. Le fait de combattre avec les armes de ses ennemis est bien pensé mais appliqué maladroitement. En ajoutant une règle alambiquée pour donner plus de profondeur à son manga, l’auteur n’apporte finalement que quelques scènes de violence domestique de plus.

En prenant une figure typiquement masculine, celle du chevalier, en essayant de s’en approprier les conventions, l’auteur espère renverser les codes de domination historique de l’homme sur la femme. Cette posture heureuse ne mène malheureusement pas à un écrasement de cet a priori. En nécessitant l’aide de plusieurs garçons dans son combat, elle continue à justifier dans une certaine mesure la misogynie ambiante.

Les personnages sont trop lisibles, les deux alliés de circonstance de Sora ont des caractères opposés mais pas ambivalents. L’un est gentil et timide même si on peut se demander si il l’aide par simple bonté d’âme, l’autre est malfaisant et ne cherche qu’à la tromper. Au cœur de cette lutte déséquilibrée, on connaît jusqu’à présent toujours le vainqueur même si quelques sous-fifres aux intentions pernicieuses interviennent.

Le graphisme des personnages est insupportable, les jeunes filles ayant toutes des poitrines gonflée à l’hélium et des tenues dont on se demande ce qu’elles font dans un lycée. L’auteur qui prône une forme de libération de la femme dans ces pages en remet une couche en les transformant en mannequin plastifié de supermarché. Quand aux personnages masculins, leurs figures androgynes empêchent toute appropriation de leur virilité.

Ce tome qui s’étire à l’infini, sans synthétisation contrairement à la version courte du manga, nous pose la question du cap que suit l’auteur et le délitement conséquent au fil des pages nous fait regretter le rythme qu’aurait pu tenir le récit.

(par Vincent GAUTHIER)

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