Luchadoras c’est d’abord une femme, Alma, serveuse de bar maltraitée par son compagnon Romel qui, en plus d’être membre d’un gang violent, la trompe avec sa soeur. C’est aussi une rencontre : celle d’Alma avec Jean, un touriste épris de la jeune femme. Mais le cadre opressant de Ciudad Juarez encourage la méfiance et la peur car de jour en jour des femmes, parfois même des adolescentes, sont retrouvées mortes, extrêmement violentées. Les évènements s’enchaînant, Alma part se réfugier avec sa fille et Jean dans un hôtel afin d’échapper à son mari et à ses acolytes. C’était sans compter sur le fait que le visa du touriste arrive à expiration et qu’il se doit donc de repartir. C’est alors qu’Alma annonce être enceinte de lui, juste avant d’apprendre que Romel s’est fait descendre.
Le titre de cet album résume parfaitement le contexte dans lequel prend place le récit. Luchadoras, "les lutteuses" en français, veut nous conter le quotidien de femmes devant se battre sans cesse pour leur survie contre des ennemis connus ou non. Peggy Adam joue la carte d’une certaine sobriété à la fois graphique et scénaristique. Le cadre de l’histoire est bien réel et les faits auraient pu être vrais que cela ne nous aurait pas étonné, tant l’ensemble est dépeint avec justesse. Le scénario n’est pourtant pas très dense et se lit d’ailleurs assez rapidement, mais tout l’intérêt réside dans cette justesse des propos. La mise en image va à l’essentiel avec un dessin en noir et blanc sans fioritures. Petit bémol toutefois pour le côté un peu trop figé de certaines scènes.
Luchadoras est donc un album profond, sans trop en faire, à aborder comme une chronique de société et comme un cri de révolte des femmes envers les maltraitances.
(par Baptiste Gilleron)
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