Une force irrésistible poussait les habitants de l’Est des États-Unis vers les terres nouvellement conquises de l’Ouest. Pour faire la longue et dangereuse traversée d’un pays encore sauvage, les pionniers se réunissaient et formaient des caravanes de chariots. Lucky Luke accepte de devenir le capitaine de l’une de ces caravanes. La route pour l’océan pacifique sera bien longue et semée d’embûches…
J’ai pour cet album une affection particulière. Est-ce parce que, étant enfant, La Caravane fut mon premier Lucky Luke ? Sans doute. Mais, sans le savoir, mes parents m’avaient offert là l’un des meilleurs westerns humoristiques signés Goscinny et Morris.
La conquête de l’Ouest, les convois de chariots, les rivalités entre pionniers, le desperado saboteur, l’attaque des Indiens, la traversée du désert… Cet album contient les principales scènes cultes des grands westerns américains. Accoutumé du fait, René Goscinny fonde son scénario à partir d’évènements historiques ; ici, la traversée du Far-West aux multiples rebondissements. Autour de vingt chariots brinquebalants, Goscinny imagine une cohorte de personnages haut en couleurs : Miss Littletown, l’institutrice, M. Pierre, le coiffeur français, Ugly Barrow, le "meilleur conducteur de mules au langage assez vif", Phinéas, un gentil petit chenapan, ou bien encore le désopilant Zacharie Martins aux inventions loufoques. "Mon cher René, ton synopsis m’a follement amusé" écrit Morris en mai 1962. "C’est un petit-chef d’œuvre ! Je crois qu’on va bien s’amuser, et les lecteurs aussi. Je me garderai bien d’y toucher ou de te proposer des modifications. Je ne vois qu’une seule difficulté : ne crois-tu pas que 60 chariots, c’est énorme ?" Bon prince, Goscinny allègera le convoi ce qui permettra à Morris de concevoir une ronde infernale d’anthologie entre chariots et Indiens…
Cette édition spéciale bénéficie d’un intéressant dossier de 16 pages où les lettres échangées entre Morris et Goscinny viennent donner un nouvel éclairage sur le travail et la complice relation des deux auteurs. Une saine lecture avant d’aller voir Tous à l’Ouest ! dans une salle obscure.
(par Laurent Boileau)
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