1932 : Un petit village quelque part entre la France et la Belgique. Camille est une simple d’esprit. Son nouveau-né vient de mourir et la jeune femme est désespérée. À tel point qu’elle se persuade que les anges du ciel ont ressuscité sa petite fille. Lorsqu’elle annonce à tous les habitants que Lydie est revenue, c’est la consternation. D’abord perplexes, l’épicier, sa femme, la maîtresse d’école, le docteur, le papa de Camille et même le curé vont jouer le jeu et se comporter comme si Lydie était vivante.
À l’origine, cela devait s’intituler "L’impasse du bébé à moustaches" et couvrir tout le XXe siècle… La "grande fresque humaniste" fera en définitive un seul volume : Lydie.Dans une interview accordée à son éditeur [1], Zidrou reconnaît que Lydie est "indéniablement l’album de ses racines… indirectes" : "Lydie est comme cette vieille photo de famille qui a toujours traîné sur la cheminée de votre vie. Pour finir, vous êtes persuadé d’avoir connu ces gens, de connaître l’histoire derrière chaque visage."
Cette chronique sociale est pleine d’humanité, de fraternité et de gentillesse. Sans jamais tomber dans la mièvrerie qui pourtant la guettait à chaque coin de page, l’histoire de Camille sonne juste. Et la poésie du récit transforme un drame en vecteur de solidarité humaine auquel participent tous les membres de la petite communauté.
Après avoir signé quelques pages dans l’ouvrage collectif La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien (déjà scénarisé par Zidrou) Jordi Lafebre assume sans complexe ces 60 pages. Ses planches magnifient le propos et lui offre un écrin dessiné à la délicieuse touche surannée. Bravo messieurs !
(par Laurent Boileau)
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