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Lyon BD 2018 : la ville abrite un écosystème autour du Neuvième Art

Par Lise LAMARCHE le 5 juin 2018                      Lien  
Les 9 et 10 juin se tiendra le Lyon BD Festival, qui s'agrandit chaque année. Lyon s'affirme comme un vivier de la bande dessinée, avec nombre d'artistes et de maisons d'éditions originaires de la ville et de sa région. Le festival attire des acteurs de tout l'Hexagone et s'ouvre de plus en plus à l'international. La programmation vise à toucher tout le spectre des lecteurs, des experts aux néophytes.

Lyon est depuis longtemps un berceau de la bande dessinée. Dès 1950 les éditions Lug publient des séries en format A5 (Blek) et publient les premières traductions des super-héros de Marvel Comics à la fin des années soixante. Depuis, les initiatives régionales autour de la bande dessinée n’ont fait qu’augmenter, avec la naissance d’autres maisons d’édition (Tanibis, Mosquito, l’épicerie séquentielle, Éxpé Éditions, Jarjille à Saint Etienne,...) et la présence de l’école d’art Emile Cohl et son cursus bande dessinée.

Lyon BD 2018 : la ville abrite un écosystème autour du Neuvième Art

Au-delà des professionnels de la bande dessinée, cette année encore c’est la ville entière qui se mobilise pour ce festival qui investit plus de cinquante lieux, accueille 273 auteurs et propose 24 expositions et plus de 170 événements.
Le cœur du festival se déroulera les 9 et 10 juin 2018 sur la presqu’île lyonnaise. Sur la Place des Terreaux sera dressé un chapiteau géant de 1300 m² qui abritera des éditeurs, libraires et écoles d’art. En tout plus de quarante exposants seront présents pour faire découvrir les talents nouveaux et confirmés. A quelques mètres, l’Hôtel de ville accueillera dans ses salons grandioses des expositions, des rencontres et le pôle jeunesse (voir notre article dédié au festival pour les 5-14 ans).

Mais ce n’est pas tout, le festival a également essaimé auprès des librairies, des médiathèques, de plusieurs musées, de théâtres, jusqu’aux espaces les plus inattendus tels que les parcs LPA (autrement dit, les parkings de Lyon !) qui accueillent diverses manifestations autour de la bande dessinée, dont l’exposition "Culottées" de Pénélope Bagieu, qui signe également l’affiche du festival.

Le festival se démarque par son engagement, avec des expositions thématiques ancrées dans l’actualité, ainsi que par la volonté d’aller à la rencontre d’un public le plus diversifié possible.
Exposition tirée de la série "Réfugiés" par ARTE

Exposition du collectif libanais Samandal

Plusieurs expositions thématiques engagées sont proposées avec un espace ouvert aux artistes étrangers. Le reportage "Réfugiés" effectué par ARTE sur les camps de réfugiés vus à travers le regard d’artistes donne lieu à une exposition qui présente les témoignages des auteurs de bande dessinée ayant participé au projet.
Le Goethe Institut expose avec "14/18, regards croisés" les travaux de Julia Zein et de Maël/Kris sur le destin de jeunes hommes et femmes français et allemands.
Le Liban et la bande dessinée arabe sont mis à l’honneur avec l’exposition "Voisins" créée par cinq auteurs de la revue Samandal (Joseph Kai, Barrack Rima, Karen Keyrouz, Tracy Chahwan et Raphaelle Macaron) autour de la notion de voisinage et ses implications politiques, sociales et esthétiques.
La Catalogne est également convoquée avec l’exposition "Nous sommes Barcelone" en partenariat avec l’école Joso.

L’exposition "Héro(îne)s" est de retour avec une collection enrichie de nouvelles collaborations d’artistes britannique, belge et finlandais. Cette exposition dénonce avec un humour parfois mordant la sous-représentation féminine dans la bande dessinée en inversant les genres des figures célèbres de la bande dessinée. Très drôle mais aussi édifiant, on peut ainsi croiser "Coco Maltese", "Hellgirl" ou encore la sulfureuse "Vulverine", dotée de griffes d’acier et d’un cigare.
"Vulverine" par Emy

Le festival s’associe avec les institutions culturelles existantes et crée des ponts avec les autres arts pour encourager des créations originales et toucher un public non spécialiste.
Le Musée d’Art Contemporain accueille ainsi en résidence la québécoise Julie Rocheleau (Fantomas, Betty Boop) qui présente son exposition "Le scaphandrier à cheval". Le samedi 9 juin ce sont neuf dessinateurs qui réinterpréteront des œuvres du Musée d’Art contemporain de Lyon (MAC) sous les yeux du public. Le panel des artistes fait intervenir des sommités de la bande dessinée comme Edmond Baudoin ou Gilles Rochier mais aussi de jeunes dessinatrices (Lucie Castel) et des artistes venus de France et du monde entier : Banerjee, Julia Zejn, Juan Saenz Valiente, Elosterv, Hunt Emerson, Geoffroy Monde, et Jean Dytar.
Julie Rocheleau s'expose au MAC
Dans la série "la bande dessinée à la rencontre des autres arts", le dessin s’allie à la musique, lorsque Enrico Marini s’associe au compositeur et interprète Julien Limonne pour un concert dessiné dans l’univers de Batman. Le groupe Chromb et Benjamin Flao mettent en scène et en musique l’album de ce dernier (Essence). Passionné de voitures, Flao expose également des œuvres originales au musée Malartre de l’automobile.
Mathieu Frey et Fred Demoor font vivre les Carnets de Cerise d’Aurélie Neyret avec des dessins projetés, des animations et des comédiens en chair et en os.
Sans musique cette fois, Charles Berberian vous invite à écouter "La bande dessinée à voix haute", une mise en voix des albums lus par leurs auteurs sur la scène de la Comédie Odéon, avec Philippe Dupuy, Brigitte Findakly, Lisa Mandel, Marion Montaigne et Lewis Trondheim.

Le livre de JC Deveney et Sarah Quod sur Ovide et le musée Lugdunum

Côté cinéma, le Comoedia propose une exposition d’affiches de cinéma réalisées par des auteurs de bande dessinée.
En écho à l’extraordinaire exposition consacrée à Hugo Pratt au Musée des Confluences, "N’importe où sauf à Ithaque" invite à plonger dans l’univers de Corto Maltese, celui de Rubén Pellejero et Juan Díaz Canalès cette fois.
Le musée Lugdunum présente une exposition autour de "L’art d’aimer", le livre de JC Deveney et Sarah Quod.

Lyon BD festival, le journal Le Monde et la Sofia s’associent pour le prix "Hors cases" qui récompense une initiative contribuant au décloisonnement de la bande dessinée. Plus de 80 projets ont concouru au prix, en 2018 les nommés sont
The Ink Link, Dessins sans papiers et l’auteur Marc-Antoine Mathieu. Lire notre articlepour connaître le lauréat. Le prix sera remis lors de l’inauguration officiel du Lyon BD festival, le vendredi 8 juin à 19h au Musée des Confluences.

Voir le programme en ligne pour ne manquer aucun évènement.
Plus de 170 auteurs seront présents lors du festival, la liste exhaustive est disponible en ligne, voici quelques têtes d’affiche en plus des auteurs précédemment cités : Michaël Sanlaville, Joann Sfar, Virginie Augustin, Marion Montaigne, Lucie Castel, Julie Rocheleau, Diglee, Boulet, Frederik Peeters, Benoît Peeters, Guillaume Bianco, Chloé Cruchaudet, Jonathan Munoz et bien d’autres encore.

Voir en ligne : https://www.lyonbd.com/

(par Lise LAMARCHE)

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