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M’sieur Maurice et la Dauphine jaune - Par Bruno Bazile - Treize Etrange

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 juin 2013                      Lien  
Un hommage au dessinateur et scénariste Maurice Tillieux, l'une des figures les plus marquantes et des plus attachantes de l'histoire la bande dessinée belge.

Après Jijé, Hergé, Jacobs, Franquin et Morris, voici une autre figure de la bande dessinée belge faisant l’objet d’un "docu-fiction" humoristique : Maurice Tillieux, l’auteur de Félix, de Gil Jourdan, de Marc Jaguar, de César & Ernestine et le scénariste de nombreuses séries comme Tif & Tondu, Jess Long, Marc Lebut, La Ribambelle, Hultrasson, Natacha… Un polyptyque de souvenirs d’enfance se déplie...

Documentée, la biographie de M’sieur Maurice prend à des sources de première main : auprès de ceux qui ont côtoyé de près le maître comme le dessinateur Walthéry, voire dans des interviews consenties par l’auteur belge aux fanzines de son époque. Le dessin de l’excellent Bruno Bazile croque avec beaucoup de réussite son héros et quelques personnages secondaires dont Will, Walthéry, Franquin et ainsi de suite, comme dirait Thierry Martens, rédacteur en chef marquant de l’histoire du journal de Spirou.

Si le passionné découvre avec amusement et parfois intérêt l’une ou l’autre anecdote, l’ensemble de l’ouvrage souffre -à cause précisément son enfilade de saynètes sans véritable enjeu- d’une approche en surface qui ne révèle ni les mystères, ni les excès d’un personnage hors normes. Car il y avait à creuser précisément au-delà de tel ou tel déclencheur qui aurait pu lui filer une idée pour un quelconque de ses récits : l’homme était généreux, écorché, tourmenté, fasciné par les armes, par l’Amérique... Il est aussi le produit d’une époque perturbée par la Seconde Guerre mondiale, subissant encore les pesanteurs de la guerre, la censure, marquée par le déclin des puissances coloniales...

Cette perspective est ici absente. Il est pourtant là le véritable intérêt d’un exercice comme celui-là : celui d’éclairer le contexte d’une époque révolue, territoire précieux de notre enfance.

M'sieur Maurice et la Dauphine jaune - Par Bruno Bazile - Treize Etrange
M’sieur Maurice et la Dauphine jaune - Par Bruno Bazile
(c) Treize Etrange

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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8 Messages :
  • Je suis au regret de devoir exprimer également ma déception quant à ce livre, dont j’espèrais bien plus. Il faut en effet se contenter d’une accumulation d’anecdotes et d’allusions plus ou moins pointues à l’oeuvre du Grand Maurice Tillieux. Tout cela n’est pas vraiment Captivant (clin d’oeil !°). Je crois que je vais plutôt aller relire l’excellent Heroic, publié chez Daniel Maghen

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    • Répondu par Sergio Salma le 18 juin 2013 à  13:07 :

      Ce qui aurait jadis donné lieu à une histoire courte dans un magazine constitue le matériau de départ pour un album. L’hommage est sincère mais il y a comme un problème.

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      • Répondu par Ostrog le 18 juin 2013 à  13:44 :

        Je me suis fait la même réflexion que Sergio Salma.
        Je rajouterais que je suis un peu sidéré par l’abondance des publications, en Bande dessinée, biographiques ou fictionnelles mais reposant sur la vie d’auteurs de Bandes dessinées... Après Hergé, Jacobs, Jijé, Fournier, c’est au tour de Tillieux ? Qui sera le prochain ? C’est décidément une niche qui commence à s’effriter... car il me paraît difficile de raconter perpétuellement des histoires autour de dessinateurs qui quittent rarement leur atelier ou leurs bureaux. Imaginons-nous un seul instant une Bande dessinée qui évoque la vie de... Jacques Martin ? Ce bourreau de travail avait une vie consacrée à ses dessins et ses recherches. On serait bien en peine de l’illustrer de façon divertissante.

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    • Répondu le 18 juin 2013 à  15:13 :

      Il faut avouer que l’accumulation d’anecdotes est un peu vaine, ça rapproche ce livre de la récente bio sur Jacobs ou celle de Hergé par Stanislas. Ca me semble plus intéressant quand il y a une forte ligne directrice qui soutient l’ensemble, comme dans Georges et Tchand de Colonnier ou le Gainsbourg de Sfar.

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  • Dès le lendemain de la parution en librairie, je me suis procuré ce magnifique ouvrage. Je suis un fan de Maurice Tillieux, et je n’ai pas été du tout déçu en le lisant... Le style graphique est très plaisant, et le traitement des couleurs (façon bichromie que l’on trouvait toutes les deux pages dans le Spirou de l’époque) est splendide. Non, même si ce n’est pas la vraie vie de Tillieux, j’ai été émerveillé à la lecture, na !

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    • Répondu par Oncle Francois le 20 juin 2013 à  12:49 :

      Content d’en voir un qui semble satisfait. Moi, je suis gêné par cette Dauphine jaune, trop voyante dans l’album. Je sais que c’est la première voiture de Gil Jourdan,et qu’il s’agit d’établir un rapprochement entre l’auteur et son héros mais quand même... quant aux indices sur les passerelles entre la vie réelle de l’auteur et ses albums de Gil Jourdan, ils sont signalés avec la lourdeur d’un éléphant, avec des lettres en gras pour être sûr que le lecteur distrait ou inculte les remarque. Systématique, répétitif et ennuyeux, à la limite seule la dernière page m’a ému (le dernier fatal accident de voiture), avec sa mise en page mouvementée et tragique, mais là justement il n’y a pas de dialogue.....

      Pour revenir à un sujet plus sérieux, quelqu’un de bien informé (Monsieur Salma ou autre journaliste d’actuabd) a t’il des nouvelles de l’Intégrale de Félix ?

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    • Répondu par Nono B le 30 novembre 2013 à  19:05 :

      Ben je serai le deuxième lecteur satisfait de cet ouvrage. Fan de Tillieux, je connais une grande partie de ses oeuvres, mais pas forcément sa vie privée. Avec cet album, qui se veut plus hommage que biographie, j’ai découvert quelques processus de création du grand Maurice, qui me fait apparaître cet auteur encore plus sympathique, et surtout humain, après tout.

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      • Répondu par M’sieur Alain le 13 mai 2014 à  10:26 :

        J’ai adoré ce livre plein d’humour et de tendresse.

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