La quatrième de couverture de cet album ne ment pas : le scénariste Peter David nous propose ici de découvrir les origines du personnage de Maestro, l’alter ego de Hulk qui règne d’une main de fer sur un futur apocalyptique. C’est par ailleurs avec l’établissement de ce futur peu enviable que s’ouvre l’album : Hulk se réveille dans un monde qui lui est étranger, retenu prisonnier par les scientifiques de l’A.I.M. Comment a-t-il pu être capturé ? Est-ce que ces scientifiques immoraux lui mentent sur les années qui se seraient écoulées et sur l’état du monde dans lequel il se réveille ?
Hulk apprend ainsi que la Troisième Guerre mondiale a eu lieu, laissant derrière elle un monde ravagé par une apocalypse nucléaire. Pour résumer, une cellule terroriste a fait exploser des têtes nucléaires aux États-Unis et en Russie, les deux puissances ont alors imaginé être attaquées par l’autre, ce qui a entraîné une série de frappes nucléaires en représailles. Pour ne rien arranger, un culte mortifère s’est élevé dans les cendres de ce monde pour définitivement faire disparaître l’humanité dans une série d’attentats aux gaz militarisés.
Cette situation amène Hulk à évoluer dans un monde ravagé par la folie des hommes, ce qui va beaucoup ébranler sa foi en l’humanité. Voir la nature plier sous la démence des hommes va le pousser à imaginer que ces derniers ont impérativement besoin d’une main de fer pour retenir leur folie innée...
Les rebondissements sont nombreux dans cet album, qui ne se limite pas à l’évolution du personnage de Hulk vers son rôle de tyran en tant que Maestro. Peter David oppose ainsi à l’irrésistible ascension de Hulk un personnage dont nous tairons le nom ici, pour préserver la surprise. Devenir Maestro ne sera pas simple pour Hulk, car le pouvoir ne souffre pas le vide. Guidés par la volonté de profiter de la situation ou par l’espoir de faire rebondir la société vers de meilleurs idéaux, les candidats sont nombreux et voient d’un mauvais œil l’arrivée du géant de jade. Coups bas, confrontations musclées et entretiens à bâtons rompus sont à prévoir.
Maestro : Symphonie en gamma majeur mérite le détour. Le solide récit de Peter David est notamment porté par les très belles planches du dessinateur Germán Peralta, dont le trait donne une envergure certaine à l’ensemble. Les lecteurs assidus des aventures d’Hulk devraient aisément trouver leur compte.
(par Romuald LEFEBVRE)
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Maestro : Symphonie en gamma majeur. Par Peter David (scénario), Germán Peralta et Dale Keown (dessins). Traduction de Makma/Mathieu Auverdin. Panini Comics. Sortie le 25 août 2021. 128 pages. 18 €.