Habilement construite, cette reconstitution du voyage de Magellan, le premier navigateur à avoir entrepris une circumnavigation du monde, montre comment un Portugais ayant renié sa patrie en faveur de l’Espagne sut comprendre les enjeux politiques du moment, et notamment le partage du monde par le traité de Tordesillas orchestré par le pape pour jouer de la rivalité entre l’Espagne et le Portugal.
Protégé par Charles 1er de Castille, roi d’Espagne, Magellan ne peut cependant éviter les intrigues de cour, ni les reniements motivés par la raison d’état. Il n’évite pas non plus les nombreuses mutineries que lui valent son exploration aux confins du monde et qui ne verra revenir que 18 marins sur les 239 présents au départ de la flotte.
Magellan lui-même n’en reviendra pas, assassiné par son second qui s’attribua toute la gloire de ses découvertes. Mais elle fut tout éphémère, l’explorateur ayant prévu de copier et de faire diffuser le récit de son voyage.
La fiction n’est pas absente dans ce récit fondé sur les rares lambeaux de vérité scientifique, c’est pourquoi Christian Clot, qui est allé lui-même en Patagonie sur les traces de Magellan, a ajouté en fin de volume un dossier qui retrace les faits historiques avec force documents et références.
On s’amuse tout en apprenant, que demander de plus ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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