On s’y attendait un peu : face aux géants des enchères que sont Christie’s, Sotheby’s ou Artcurial, notamment rejoints récemment par la maison américaine de Dallas, Heritage, la galerie Maghen, le plus important galeriste parisien a décidé de lancer sa propre maison de vente. L’objectif ? Réduire les frais de commission et contrôler davantage le calendrier des ventes.
La Galerie Maghen donne donc rendez-vous dès octobre prochain aux collectionneurs les plus pointus. Après avoir collaboré avec des artistes comptant parmi les plus grands de la bande dessinée et des arts graphiques en général, donnant lieu à de superbes expositions consacrées à Bilal, Franquin, Uderzo ou encore Gibrat, aucun doute ne subsiste quant à la qualité des pièces qui seront proposées.
Les deux prestigieuses ventes annuelles s’articuleront autour de deux catalogues, un catalogue général et un catalogue spécialisé se concentrant sur un artiste. Ce premier catalogue spécialisé sera dédié à André Juillard, auteur de Le Cahier bleu et récompensé par le Grand Prix d’Angoulême en 1996. Celui-ci avait fait l’objet de la première exposition de la Galerie Maghen en 1990.
Le galeriste parisien, du fait de l’expertise dont il fait preuve depuis trente ans maintenant, a su gagner la confiance des plus grands auteurs et collectionneurs. Vous pourrez ainsi retrouver au cours de ces ventes un superbe crayonné de Tintin par Hergé, un crayonné d’Astérix par Uderzo ou encore l’une des cinq couvertures de Spirou et Fantasio par Franquin.
La puissance d’un marchand se mesure à sa capacité de réunir les grosses pièces au cours d’une vente. Pour cela, il faut savoir où elles se trouvent. Or, la galerie Maghen opère depuis trente ans dans ce milieu et sait mieux que d’autres où ces joyaux se trouvent et comment les valoriser à l’aune des prix actuels.
Légèrement éclaboussé par l’Affaire des planches de Jacobs (dont l’instruction va durer encore de nombreux mois laissant la perfidie s’installer -bien injustement- à l’encontre des marchands alors qu’ils ne sont qu’au bout d’une chaîne qui revendait des originaux depuis plus de quinze ans quasiment en vente libre dans toutes les maisons de vente de la place), la galerie Maghen prend là une option volontariste qui va quelque peu recomposer le marché de la planche originale.
En témoigne les quelques perles qui se trouvent dans le catalogue général, composé de pas moins de 130 pièces, des œuvres de Francq, Giraud/Moebius, Lacombe, Manara, Rochette, Rosinski, Sfar, Vance, mais également Alex Alice, Hermann, Lauffray, Loisel, Manchu, Miralles ou Serpieri, des pièces qui seront notamment commentées par Didier Pasamonik, que nos lecteurs connaissent bien.
(par Thomas FIGUERES)
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