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Mandalay - T1 : Les Miroirs de l’ombre - Thirault, Guice & Perkins - Les Humanoïdes Associés

Par François Peneaud le 8 juillet 2006                      Lien  
Dans la Birmanie des années 40, les Anglais n'étaient pas toujours très bien vus, et à raison. Leurs agissements vont provoquer la réapparition de démons ancestraux et meurtriers.

Butch Guice est un dessinateur bien occupé. Si la publication chez les Humanos de Olympus, ses premiers albums pour le marché français, date d’il y a un an déjà, DC a entre temps publié une histoire de la Justice League en six comics sur scénario de Warren Ellis [1], et il a, avec Kurt Busiek, relancé la série Aquaman, en faisant une sorte d’Héroic Fantasy sous-marine. De ce côté-ci de l’Atlantique, les Humanos sortent le premier tome de Mandalay, sur un scénario de Philippe Thirault.

Mandalay - T1 : Les Miroirs de l'ombre - Thirault, Guice & Perkins - Les Humanoïdes Associés
Couverture du 1er numéro de l’Aquaman de Guice

Après Olympus et ses dieux grecs, Mandalay propose une balade en Birmanie en 1940, où les Anglais régnaient encore en maîtres - plus pour longtemps, puisque le pays devint indépendant en 1948. Cinq siècles plus tôt, un roi assoiffé de conquêtes redécouvre une mystérieuse cité enfouie contenant des inscriptions qui se révèlent être un rituel qui lui apporterait la puissance de plusieurs dieux. Le mage a son service, contraint et forcé, récite ce rituel, et devant la cruauté et les pouvoirs de son maître, décide de l’assassiner et d’en garder le protocole secret. L’occupation anglaise et ses conséquences violentes vont pousser son descendant, gardien de la formule, à se venger des Anglais en faisant réapparaître ces dieux destructeurs.

La structure de ce premier tome est assez inhabituelle : un long prologue de 18 pages raconte la légende du roi conquérant et de son mage ; la suite présentant les protagonistes de l’histoire des années 40 : la famille du gouverneur britannique, et en particulier les deux fils du potentat ; une birmane qui a une relation avec l’un des deux fils ; et les étudiants rebelles au gouvernement britannique qui se font massacrer par la puissance coloniale.

Bien sûr, les deux frères ont des personnalités et des visions de la situation diamétralement opposées, et le gouverneur est cruel et méprisant envers les autochtones. Au premier abord, les personnages créés par le scénariste ne sont pas très originaux. Mais petit à petit, on voit se dessiner des zones d’ombres et des ambiguïtés aussi bien chez certains Britanniques que chez les Birmans. On peut donc espérer que cette variation sur des thèmes souvent abordés en fiction ne se laissera pas entraîner dans les clichés.

Cette fois-ci, Butch Guice s’adjoint l’encreur Mike Perkins, qui l’avait déjà accompagné sur la série Ruse. L’équipe travaille donc bien ensemble. On peut remarquer que le dessin est un peu plus lisse que lorsque Guice s’encre lui-même, chacun pouvant préférer l’un ou l’autre des résultats. La narration de Guice est assez sage, mais efficace, l’impression générale étant celle d’une solidité certaine du dessin qui tend vers le réalisme.

Il est difficile de porter un jugement sur ce premier tome, ce qui n’est pas plus mal. Les personnages et le scénario hésitant entre poncifs et jolies idées, il ne reste plus qu’à attendre le prochain volume pour voir dans quelle direction les auteurs vont tirer leur série.

(par François Peneaud)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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