Manifest Destiny T1 : La Faune et la flore - Par Chris Dingess et Matthew Roberts - Delcourt

Sur ordre du Président Jefferson, le capitaine Lewis et le lieutenant Clark projettent d’explorer les territoires inconnus des États-Unis. Le périple débute par un inventaire de la faune et de la topographie des lieux, mais très vite, d’étranges créatures se mêlent à la partie, créant terreur et effroi. Les uns après les autres, les hommes de l’expédition se métamorphosent, infectés par un terrible virus au contact de ces monstres...

Le vocable de "destinée manifeste" recouvre un concept selon lequel la nation devait répandre la démocratie et la civilisation vers l’Ouest. Il est forgé en 1845 par le journalistique new-yorkais John O’ Sullivan, pour justifier l’annexion du Texas aux États-Unis d’Amérique. Cette expression servi de base à la colonisation du nord de l’Amérique par la jeune nation. Une "mission" quasiment divine qui fonde le pays et fédère une population d’émigrants autour d’un objectif commun.

©Matthew Roberts / Delcourt

Aujourd’hui, de nombreux lecteurs friands de récits historiques apprécient de revisiter une histoire connue mêlée à une touche fantastique. Or Manifest Destiny est une œuvre créée par l’un des maîtres du Comics actuel, à savoir Robert Kirkman, l’auteur de Walking Dead et de Outcast, on peut donc s’attendre à du lourd !.

À la tête du studio Skybound avec David Alpert, Kirkman a lancé ce projet après son partenariat pour Image Comics en 2008. Des titres comme le Maitre Voleur ou encore Birthright ont pu voir le jour sous le label Skybound.

Au scénario, Chris Dingess s’est fait connaître en tant qu’assistant de production à la TV, notamment sur Homicide : Life on the street. Talentueux s’il en est, il produit ensuite des séries aussi variées que Men in trees ou du crime drama comme Paranormal Medium. Avant de connaitre un succès rayonnant pour Manifest Destiny, il s’est vu être co-producteur exécutif sur Reaper et Being Human.

Le dessin de l’album, réalisé par Matthew Roberts qui, depuis son plus jeune âge, se concentre et s’intéresse aux héros de Comics, fait preuve d’un certain perfectionnisme. Son trait peut paraitre de prime abord "léger", même si ses couleurs rattrapent pas mal de défauts, mais il n’en est rien : il s’accorde parfaitement avec la trame mise en place.

Ce récit complexe en surprendra plus d’un, par sa finesse du détail et sa pertinence historique. On suit avec enthousiasme le parcours de ces conquérants, leurs aventures rocambolesques et des créatures qu’ils découvrent.

Au final, on se retrouve avec un western décalé, doté d’une once d’humour bienvenue, pimentée par une touche horrifique voire mythologique qui appelle une suite, prévue pour début 2017.

©Matthew Roberts / Delcourt