Une fois encore, le marché de la BD affiche son dynamisme en 2018. Il représente près de 15% du marché du livre (+2% par rapport à 2016) et 7,9 millions d’acheteurs. Soit environ 14% de la population totale (âgée de plus de 10 ans) qui ont acheté en moyenne 6 BD dans l’année, soit une de plus par rapport à l’enquête précédente.
Les amateurs de BD sont aussi des acheteurs de livres : ils achètent en moyenne 18 livres par an pour un budget de 194€ dont 63 € sont alloués à la seule BD. Mais même s’ils ont acheté plus qu’en 2016, référence de la précédente enquête (+11%), il y a moins d’acheteurs au global (-2%), ce qui est un brin inquiétant.
Le manga en pôle-position
Tous les segments sont en progression, sauf le comics, et c’est clairement les mangas qui vivent la plus belle embellie, avec +22%, par rapport à 2016.
Les acheteurs de BD sont majoritairement âgés plus de 50 ans ; ce sont des femmes (52%), qui offrent volontiers de la bande dessinée à des tiers (50% des achats), en général des jeunes âgés de 10 à 30 ans, principalement des hommes (64% des achats.) En clair : des mères de famille.
Trois secteurs sortent du lot :
Le Manga (+22% en volume en 2 ans) avec le Shônen et le Seinen en pointe
La BD jeunesse contemporaine (+20% en 2 ans) majoritairement achetée par les 10-14 ans.
Les segments biopics, fiction contemporaine et documentaires de la BD de genre, portés par le format Roman graphique (+47% en 2 ans).
La BD, porte ouverte vers la lecture
On s’aperçoit que la BD est une propédeutique aux autres lectures : 88% des acheteurs de BD ont acheté des livres en dehors du rayon bande dessinée ; 50% des acheteurs de BD jeunesse ont aussi acheté des romans jeunesse ; 49% des acheteurs de mangas ont aussi acheté des ouvrages de romans jeunesse et 58% de Littérature générale ; 67 % des acheteurs de romans graphiques ont aussi acheté des ouvrages de Littérature générale. Qui a dit que la BD désapprenait à lire ?
La BD franco-belge, que d’aucuns voyaient subclaquante, progresse cette année (+6% en volume) avec 6,5 millions d’acheteurs. Ceci est dû à la structure à plus de 50% familiale des consommateurs. La non-fiction (BD documentaire) se taille de plus en plus une part éminente, suivie par la fiction contemporaine, les adaptations de classiques et de biographies. En revanche, ce sont les segments traditionnels : histoire, humour, aventure, thriller… qui reculent. Décidément, les frontières traditionnelles bougent.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion