C’est le plus beau jour de sa vie à ce Norman, en cet hiver 1959. Voilà qu’il tombe par hasard sur l’écrivain Truman Capote dans un bar, et qu’il a l’occasion de faire le taxi gratuitement pour lui. Aux côtés du fameux auteur, une brune éméchée assez volubile. En ramenant la chaussure oubliée de la demoiselle, Norman tombe nez à nez avec Marilyn, qui s’était tout simplement coiffée d’une perruque la veille, pour passer inaperçue. Comme s’il n’avait déjà pas suffisamment eu sa dose d’émotion, la star le rappelle le lendemain : « On va faire un tour ? » Le jeune homme ne se fait pas prier...
La virée qui suivra en surprendra plus d’un : ni histoire d’amour passagère, ni passage en revue de la vie mondaine de l’actrice, ni scènes de tournage...
À travers un périple qui vire au fantastique, avant que le final remette toute l’histoire en perspective, les deux personnages auront eu le temps de dialoguer, se découvrir, se séduire, sans que jamais de Metter ne cède à un érotisme facile-.
Outre un dessin extraordinaire en couleurs directes, avec des attitudes de Monroe souvent magnifiques, l’auteur rend hommage à celle-ci en mettant en valeur ses qualités humaines et sa formidable vivacité d’esprit. Loin de la cruche caricaturée par la légende, la star hollywoodienne est ici aussi vulnérable que lucide sur son image.
De l’autre côté du miroir, en permettant une réflexion sur l’image (les miroirs sont vraiment importants dans le récit), offre une sorte de tranche biographique décalée. Et au-delà, une Marilyn éclatante et inoubliable.
(par David TAUGIS)
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