Évidemment, c’est tentant : avec le film de Chabat qui sort au printemps prochain, plus il y aura de Marsupilamis dans les librairies, mieux se portera le portefeuille de la société monégasque. Alors pourquoi pas, après Kid Lucky, après le Ptit boule & Bill, le petit Gastoon, répliques récentes des Petit Spirou, Ptits Schtroumpfs et autres Disney Babies, un petit Marsu ?
Mais alors là, gare ! Les amateurs de Franquin sont féroces et Marsu Productions a déjà été pris la main dans le sac en train d‘effacer des Marsupilamis de certaines couvertures de Spirou pour mieux s’en approprier le personnage. Ce mercantilisme avait déplu. Cela dit, avec fidélité et aussi du talent, Batem poursuit depuis des années les aventures régulières du Marsu avec le coup de main du non moins talentueux Colman.
Aussi, quand Marsu choisit Conrad, l’ancien complice de Yann, et sa compagne Wilbur pour s’occuper des Marsu Kids, on ne peut que se féliciter de ce choix : Franquinolâtre avéré, Conrad a connu le Paganini du dessin, lequel admirait les jeunes trublions de la rédaction de Spirou. Conrad est sans conteste un des meilleurs héritiers du trait du maître, mêlant virtuosité et impertinence dans les Hauts de page de Spirou, puis dans Les Innommables, ou encore dans Raj et dans Tigresse blanche…
Avec Wilbur au scénario, ils produisent un petit album charmant, toute en espièglerie et en fraîcheur. Ils ne se contentent pas de délayer la sauce franquinienne : ils construisent un véritable monde à part dans la jungle palombienne. Naturellement, les clins d’œil à l’œuvre originale ne manquent pas, mais ils ne sont jamais là pour quémander une légitimité qui manquerait : Le premier album des Marsu Kids est réussi, et nous sommes ravis de cette bonne surprise.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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