Dieu sait si ce n’est pas écrasant de succéder à Franquin. Le Liégeois Batem, que Franquin avait remarqué à la SEPP pour sa capacité à animer avec justesse le personnage du Marsupilami, dessine les aventures indépendantes de l’animal depuis que Greg, suivi par une flopée d’autres scénaristes dont Yann, Xavier Fauche et Éric Adam ou encore Vincent Dugomier en prennent les manettes. Depuis 2006, c’est le dessinateur Stéphen Colman qui en reprend les scénarios et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’admiration commune qu’il partage avec Batem pour le grand Franquin se voit sur le papier, ce qui en fait une des "suites" les mieux réussies de la BD belge.
Dans cet épisode, deux tagueurs un peu bas de plafond vont faire œuvre au Musée archéologique de Palombie, brisant au passage une idole enfermant un démon qui a un compte personnel à régler avec les Marsupilamis. Heureusement pour la petite famille de l’animal jaune et noir, le rouquin Hector, techno jusqu’aux Converses, maniant le drone et le smartphone comme une seconde nature, et sa tante Diane, une Anglaise excentrique rigolote, vont sauver la mise. Au passage, les auteurs multiplient les jeux de mots et les situations - nous ne sommes pas très loin de l’univers d’Alain Chabat, mais aussi du Goscinny d’Iznogoud, opérant sur un registre comparable au dernier Astérix de Conrad & Ferri, Le Papyrus de César.
Avec eux, les SMS, les GPS, les drones et toutes ces autres trouvailles superfétatoires et cocasses du monde moderne font leur entrée dans le monde du Marsu. On se laisse entraîner, même si le déroulé tient désormais quasiment à l’exercice de style.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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