Sur une île reculée, Achille est enraciné, passant son temps, seul, à scruter l’océan. C’est dans ces circonstances devenues routine qu’une prédiction lui vient du ciel : il sait qu’il mourra un mardi. Les autres jours n’ont donc plus aucune raison de l’inquiéter. Mais peut-il vraiment se fier à cette certitude ?
Alors qu’il évite la noyade par une chance inouïe, Achille décide de s’arracher à son petit bout de terre. Direction la mégalopole Hawkmoon où il espère retrouver Rebecca, son amour de jeunesse. Suivant sa piste, les heures défilent jusqu’à ce qu’arrive le tant redouté douzième coup de minuit. Celui-là même qui annonce le mardi. Ce jour qui pourrait être le dernier.
Nicolas Vadot est un de ces auteurs difficilement classables. La donne ne change pas avec l’arrivée de Maudit Mardi ! (financé par 170 "édinautes"). À sa manière, il y parle de la vie, de son côté éphémère, et de la mort, évidemment. Mais ce sont surtout les rapports qu’ont les gens avec ces choses, avec l’amour, la solitude ou la peur qui captent l’attention. Des éléments qui se jouent d’ailleurs beaucoup sous forme imagée voire métaphorique. Bien entendu, cette information à la fois vague et précise concernant le futur décès d’Achille fait beaucoup dans l’intérêt du scénario. Sans cela, sans cette vision de l’auteur, il ne s’agirait sans doute que d’une banale histoire de cœur.
Le style crayonné de Vadot apporte lui aussi sa pierre à l’ensemble. Ce côté "imparfait" dû à cette technique, sans en être mauvais, s’accorde bien avec la thématique abordée. On peut toutefois regretter certains effets et lettrages numériques tranchant un peu trop avec le parti-pris graphique. Il n’empêche que ce premier tome est à découvrir avec une curiosité certaine.
(par Baptiste Gilleron)
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