Cette nouvelle série du Lombard affiche ses oriflammes : le péplum et le récit historique si merveilleusement mis en images par Jacques Martin dans Alix, ou encore par Delaby & Dufaux dans Murena.
Mais nous ne sommes ni dans la Rome de César, ni dans celle de Néron : Maxence vit à Constantinople, sous l’Empire romain d’Orient qui, depuis 395, a fait scission avec Rome, laquelle, sous les coups de boutoir des barbares, lui est d’ailleurs soumise depuis 476.
En 532, Justinien 1er règne sur un empire est en pleine expansion qui a repris pied en Afrique, en Italie, dans le sud de l’Espagne... Mais à Constantinople, la situation est fragile. La faction des bleus, soutenue par l’empereur, s’oppose à celle des verts. Symboliquement d’abord, à l’hippodrome, mais bientôt dans la rue, suite à un accident suspect. C’est l’insurrection, la Sédition Nika...
Le cadre choisi par Romain Sardou, auteur de thrillers à succès, issu d’une fameuse lignée d’artistes (son père est le chanteur Michel Sardou, sa grand-mère la comédienne Jackie Sardou, son grand-père le comédien Fernand Sardou...) est tout à fait ingénieux : l’extraordinaire destinée de l’Empire Romain d’Orient dont les développements ont des implications jusqu’à aujourd’hui encore, méritait que l’on s’y penche un peu, l’aventure s’y trouvant pour ainsi dire à l’état natif. Son récit est correctement organisé et suit avec fidélité l’argument historique.
Mais là où ça pêche véritablement, c’est au niveau du dessin. Certes, l’Argentin Carlos Rafaël Duarte a le coup de crayon professionnel et efficace. On lui doit des contributions au label de Dynamite Comics. Mais la caractérisation sommaire de ses personnages, son dessin peu inspiré et son encrage appliqué aseptisent un récit qui méritait davantage d’investissement graphique. Dommage.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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