Alors qu’à la surface les clones célèbrent leur “Grande fête du Renouveau“ où tous les habitants ayant atteint 40 ans seront tout bonnement supprimés pour faire place à une nouvelle génération, les rebelles sont eux en train d’apporter les dernières touches à leur insurrection. La confrontation entre le chef des révoltés Zéraïn et la Princesse Kavatah, dont leur première rencontre avait laissé quelques souvenirs poignants (lire L’Ange Bossu ), est proche…
Cet ultime tome du (premier) cycle de Megalex apporte son lot de révélations et de réponses aux nombreuses interrogations suscitées dans les deux premiers albums. Notamment sur la genèse de Megalex, qui portait autrefois le nom de Giradieu, terre alors dominée par la nature, la paix et la liberté. Le monde mis en scène par Alexandro Jodorowsky se veut toujours aussi glauque qu’à ses débuts. Le Coeur de Kavatah est aussi porteur d’un grand nombre de messages et de mises en garde à l’encontre du lecteur, car les dérives entre notre monde est celles à la source de Megalex sont très proches : destruction de la nature, dérives de la science, folie religieuse…
On regrette toutefois certains raccourcis narratifs utilisés par Jodorowsky, comme celui de la fusion de Zéraïn et de la princesse Kavatah. Une fin aussi un peu factice et moins originale que ce qui avait pu être espéré à la lecture des deux premiers tomes.
La grande révolution de ce troisième album, c’est la technique utilisée par Frederic Beltran. Pour rappel, dans les deux premiers tomes tout l’univers de Megalex avait été modélisé en 3D. Une période informatique à laquelle le dessinateur a décidé de mettre un terme, ne s’y retrouvant plus, et de revenir à un dessin plus traditionnel. La mise en couleur aussi, tout en restant à l’ordinateur, change aussi de manière prononcée. Des changements qui transforment l’univers de Megalex en le rendant un peu moins ignoble qu’à ces débuts. Cela en fait l’album le plus abouti et mieux réussi graphiquement de la série.
Avec son scénario un peu convenu etson changement de cap graphique, ce dernier tome risque de déstabiliser les lecteurs de la première heure, sans pour autant gâcher le plaisir de lecture.
(par Olivier Wurlod)
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