En dépit de son absence volontaire et assumée au FIBD d’Angoulême qui a trop longtemps dédaigné cet éditeur populaire, Bamboo continue à pousser ses pions. Après avoir racheté Fluide Glacial en 2016, son président-fondateur, Olivier Sulpice, ainsi que ses équipes, étaient bien présentes au festival (notamment dans le Off du Off pour Fluide Glacial), profitant de la grand-messe angoumoisine pour nouer quelques contacts privilégiés...
Car en coulisses, les affaires continuent. Bamboo marque d’ailleurs le coup en ce mois de février en annonçant une nouvelle aussi étonnante qu’intéressante : la création d’une nouvelle collection axée sur la Fantasy, un genre encore peu exploité par l’éditeur. Comme ils le présentent, la collection Drakoo sera composée "de vrais morceaux de dragon, de vaisseaux spatiaux, et d’un peu de poussières de fées..." Un nouveau pas en avant après le rachat de Fluide Glacial fin 2016 !
« Pour couvrir le spectre de l’édition BD, explique Olivier Sulpice, Il nous manquait un département "imaginaire" dédié aussi bien à la Fantasy qu’à la science-fiction et aux histoires fantastiques. Drakoo sera l’espace où se croisent le rêve et la grande aventure. »
Bamboo recrute Christophe Arleston
Nulle surprise de voir Arleston faire des infidélités à l’éditeur toulonnais dont il a été, avec Lanfeust de Troy, le coeur du réacteur pendant des années. On l’avait notamment vu créer de nouvelles séries pour Glénat par exemple. Preuve que depuis le départ de Mourad Boudjellal après le rachat de Soleil par le Groupe Delcourt, la synamique n’était plus la même.
Avec la création d’une collection Bamboo dédiée à l’imaginaire, une ligne effectivement assez légitime dans le développement de la maison d’édition de Mâcon, la surprise vient plutôt du rôle éditorial joué par le directeur de la collection Drakoo, le prolifique scénariste Christophe Arleston !
Avec des best-sellers comme Lanfeust de Troy, les Forêts d’Opale, Trolls de Troy ou Les Naufragés d’Ythaq, Arleston s’est imposé depuis vingt ans comme le chef de file du scénario de Fantasy, en particulier humoristique, mêlant adroitement Heroic Fantasy et SF à différents degrés d’humour. Mais outre Chimères 1887 édité chez Glénat et qu’il signe d’ailleurs sous son vrai nom (Christophe Pelinq), Arleston était resté fidèle à Soleil, un label dont il avait fortement contribué à faire exploser la popularité.
« J’ai accepté ce challenge, explique Arleston, car les auteurs de talent n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui : voir naître et accompagner un beau projet, c’est passionnant ! J’apporte mon expérience, Olivier [Sulpice] me fait confiance et me laisse les mains libres, tous les éléments de la complémentarité sont en place : je suis persuadé qu’il y a de belles aventures à mener. »
il faudra attendre 2019 avant de découvrir les premiers albums Bamboo de la nouvelle collection Drakoo. Pour autant, cette annonce souligne que, sans renier Soleil, Arleston prend ses distances avec Guy Delcourt qui a d’ailleurs fait une mauvaise année 2018 en terme de chiffre d’affaires. C’est aussi le cas pour Didier Tarquin, le dessinateur de Lanfeust, qui lui aussi prend la tangente en réalisant sa prochaine série chez Glénat, mais sans arrêter Lanfeust bien entendu ! Glénat chez qui, dit-on, Mourad Boudjellal nourrirait des projets...
Dans un marché dont la progression n’a pas été aussi forte depuis 10 ans, le mercato continue, les leaders historiques se trouvant de plus en plus concurrencés par les outsiders.
(par Charles-Louis Detournay)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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