Un magazine a profondément transformé le visage de la bande dessinée de science-fiction en France : Métal Hurlant. Il fut créée par un trio de transfuges du journal Pilote, Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet et Moebius (Jean Giraud), la tête dans les étoiles, et appuyé au départ par Bernard Farkas, alors chef de marketing chez Nathan.
Ensemble, ils allaient fonder un nouvel empire éditorial et produire La Nuit, L’Incal, Les Aventures du Major Fatal, Salammbô, Exterminateur 17 et une longue liste de merveilles de cet acabit.
Ils devaient d’ailleurs renverser le cours de leurs fascinations originelles avec la parution outre-Atlantique d’une version américanisée de leur revue, Heavy Metal (1977) ou la sortie d’un premier film d’animation de titre identique (1981), etc. D’autres avatars suivront, jusqu’à une récente série télévisée.
Avant ces divers rebondissements, ce météore traversa d’abord les années 1975-1987, sur lesquelles l’exposition se concentre en priorité. Outre une présentation sous forme de panneaux, elle donne à voir sous vitrines numéros mythiques du magazine ou nombreux exemplaires d’albums ou d’ouvrages publiés par sa maison d’édition-sœur, en activité depuis lors : Les Humanoïdes Associés.
Notez qu’une rumeur s’amplifie dans les bas niveaux des cités-puits de notre système solaire. Jean-Pierre Dionnet, artisan initial déterminant du ton éditorial conféré à Métal Hurlant, en transit depuis d’autres galaxies, où il évolue maintenant, pourrait se téléporter jusqu’à son lieu originel le 26 mai.
Pourquoi lieu originel ? Livry-Gargan joue un rôle important dans sa naissance. La maison familiale des Dionnet s’y trouve. Ensuite, Druillet y déménage et les soirées qu’il y organise préparent son avènement. Celui-ci intervient, comme le précise Jean-Pierre Dionnet dans son édito du numéro 1 : « le 14 décembre 1974, à quatre heures du matin, heure locale ; aux limites de Livry-Gargan et de la forêt de Clichy ».
Gageons que, pendant l’après-midi de ce dimanche à marquer d’une pierre blanche, ce dernier se prêtera à une évocation conviviale des débuts de cette saga galactique dont il fut l’un des piliers. De quoi faire sortir de son refuge (un douillet conapt dickien tel l’antre de John Difool ?) même le plus rétif des amateurs du genre !
(par Florian Rubis)
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En médaillon : Jean-Pierre Dionnet (Portrait - Détail)/© Florian Rubis
LES ANNÉES MÉTAL HURLANT
DU 15 mai au 2 juin, dans la cadre des 15èmes RENCONTRES DE L’ILLUSTRATION ET DE LA BD
CHÂTEAU DE LA FORÊT - Parc Lefèvre - 60, avenue du Consul-Général-Nordling - 93190 LIVRY-GARGAN - Du mercredi au dimanche, de 14 à 18 h, entrée gratuite
Le dimanche 26 mai (après-midi)
- Rencontres, dédicaces et vernissage de l’exposition
- Deux conférences sur la bande dessinée des années 1970 : 1. « Fluide Glacial »/2. « Métal Hurlant »
Voir le site des Humanoïdes Associés (dont les albums de « Castaka », préquelle des « Méta-Barons », tirés de l’univers de « L’Incal » de Jodorowsky & Moebius)
Voir détails à propos de l’exposition sur le blog du site des Humanoïdes Associés
Métal Hurlant, 1975-1987, la machine à rêver – Gilles Poussin & Christian Marmonnier – Denoël Graphic – 296 pages, 40,55 €
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