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Mikado Boy T1 - Par Riko Miyagi (Trad. Marie-Saskia Raynal) - Glénat Manga

Par Guillaume Boutet le 12 novembre 2014                      Lien  
An 11 de l’ère Showa (1937), Japon. Hideto Shibata, 12 ans, entre dans un collège très réputé, avec pour ambition de faire une brillante carrière militaire. Mais dès le premier jour, il croise la route d'une énigmatique jeune fille qui l'entraîne, bien malgré lui, à rejoindre une organisation d'espionnage employant des enfants : les Midako Boy !

Après avoir achevé, l’an dernier, la publication de Mei’s Butler avec le vingtième et dernier tome des aventures de la jeune apprentie héritière Mei, Glénat Manga nous propose la dernière série de Riko Miyagi, qui s’inscrit dans un tout autre registre.

En effet, loin de l’ambiance de romance feutrée de sa précédente histoire, Riko Miyagi signe ici un shôjo manga [1] avec pour héros un jeune garçon, évoluant dans un entre-deux-guerres un brin fantaisiste, lorgnant du côté du steam-punk, pour un récit d’espions en culotte courte qui sent bon le rétro ! Un changement d’ambiance étonnant mais réussi, comme nous allons le voir.

Signalons tout d’abord que Midako Boy n’a aucun lien avec Mei’s Butler malgré ce que laisse entendre certaines descriptions de la série que nous pouvons trouver ici ou là. En réalité Riko Miyagi s’est seulement amusée à placer des clins d’œil à sa précédente série, en réutilisant certains prénoms ou designs de personnage.

Mikado Boy T1 - Par Riko Miyagi (Trad. Marie-Saskia Raynal) - Glénat Manga
Un jeune héros particulièrement efficace !
© 2013 Riko Miyagi / SHUEISHA / Glénat Manga

Il s’agit donc d’une histoire tout à faire originale, au format d’ailleurs relativement court. Débuté en avril 2013, Midako Boy s’est achevée au Japon en juillet 2014 et compte en tout quatre tomes. Une petite série, simple et directe, sur laquelle Riko Miyagi semble s’être particulièrement bien amusée.

© 2013 Riko Miyagi / SHUEISHA / Glénat Manga

Nous suivons donc les aventures de Hideto Shibata, brillant élève, intelligent, cultivé, sportif, doué en arts martiaux et doté d’une mémoire photographique qui, pour toutes ces raisons, attire l’attention d’une organisation d’espions agissant pour le gouvernement, et utilisant comme agents des enfants. Le titre, Mikado Boy, littéralement : garçon impérial, fait référence à des garçons travaillant pour l’Empereur, c’est-à-dire la nation !

Cependant le manga ne s’engage dans aucune thématique morale liée à l’enrôlement d’enfants dans des activités dangereuses. L’ambiance se veut bonhomme et Midako Boy développe un récit très « shônesque » [2], où le recrutement de jeunes garçons a valeur de pari pour l’avenir.

L’espionnage y est présenté comme une évolution, une modernisation, de la mission des protecteurs du Japon : la quête de l’information remplace l’action et le sang versé, sur le champ de bataille : il s’agit de prévenir, pour mieux protéger le pays.

Dans ce cadre et à partir de ce contexte historique relativement original (nous sommes dans l’année où débute de la guerre contre le Chine), Riko Miyagi déploie dans ce premier tome une première mission ayant pour thème les liens de corruption entre des politiciens et des hauts gradés de l’armée. Une histoire simple mais qui fonctionne parfaitement bien, grâce à des personnages bien campés et des sentiments forts, comme toujours dans le shôjo manga.

L’infiltration, la manipulation et l’évocation des sentiments prennent le pas sur sur l’action, signalant bien par là que nous ne sommes pas réellement dans un shônen, en dépit des nombreux appels aux codes du genre.

Sans oublier une bonne dose d’humour et de situations plus légères dans lesquelles le héros se trouve tourné en bourrique, à la fois par sa famille et par ses collègues espions : être trop sérieux n’a pas que ses avantages !

Un shôjo manga fort sympathique et réussi, avec son lot d’humour et d’aventures initiatiques, une pointe de drame, le tout se trouvant soutenu par un graphisme fin et précis des plus agréables. Une petite série qui réjouira assurément les fans de Riko Miyagi et les amateurs d’aventures rétro bon enfant.

Que serait un récit d’espions sans un laboratoire de gadgets à la James Bond ?
© 2013 Riko Miyagi / SHUEISHA / Glénat Manga

(par Guillaume Boutet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Mikado Boy T1. Par Riko Miyagi. Traduction Marie-Saskia Raynal. Glénat Manga, collection "Shôjo". Sortie le 1er octobre 2014. 192 pages. 6,90 euros.

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[1Shôjo : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale des adolescentes.

[2Shônen : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale les garçons adolescents.

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