Dans le froid parisien de cet hiver 1917, Amedeo Modigliani n’arrive toujours pas à vendre ses toiles. Sa femme enceinte lui maintient un amour profond, tout en redoutant l’avenir. La belle-mère du peintre le rejette, tout en restant résignée. Quant à son marchand, il résiste à l’agressivité de Modigliani en attendant des jours meilleurs.
L’espoir, en particulier, repose sur une future exposition dans une galerie de Montmartre. Mais qui va créer plus de scandale que de commandes... Reste l’Italie, où le peintre espère retrouver une vie meilleure.... Mais pour combien de temps ?
Mort à 36 ans à Paris, Modigliani a connu, comme nombre de peintres, un succès posthume important. Mais sa vie dissolue demeure méconnue. Alcoolique, toxicomane, il était menacé par la maladie très tôt tout en goûtant les joies du Paris des années folles.
Seksik a choisi le trait hyper-réaliste de Fabrice Le Hénanff pour illustrer son épisode biographique, avec des personnages inspirés de l’entourage de l’écrivain. L’influence photographique renforce ce choix, qui semble cohérent dès lors qu’il s’agit de donner du corps à ces moments de vie.
Tout en n’épargnant pas son sujet, pas vraiment sympathique, Seksik évoque avec finesse son épouse et ses émotions de jeune père. Il reste en revanche plus que discret sur sa judéité, et n’a pas non plus cherché à montrer massivement les travaux du peintre. Seules quelques toiles apparaissent. Une évocation en filigrane qui pousse à la curiosité et appelle d’autres sources. En ce sens, l’album remplit son rôle initiatique.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander l’album sur Amazon.fr ou sur FNAC.com
du même scénariste :
Les Derniers Jours de Stephan Zweig - Par Sorel & Seksik
Participez à la discussion