L’ami Pierrot - Pierre Dartois de son blaze - est un ancien caïd, une pointure de l’avant-guerre. Un type respecté, et un héros durant la guerre. Le conflit l’a séparé de ses camarades, jusqu’à ce que Dédé, le fils de son vieux pote Paul, le retrouve. Entre eux, une amitié se noue. Mais les temps ont bien changé : plus question pour Pierrot de remettre la main à la pâte et de se remettre aux casses. Il coule désormais des jours tranquilles avec Marguerite, et est reconverti en marchand de jouets. Jusqu’à ce que Pierrot sollicite lui-même Dédé : et si, malgré le temps passé, il tentait un dernier coup, sans risque, histoire de s’offrir à lui et à Marguerite une retraite tranquille... ? Alors c’est parti pour une ultime virée... Mais Raffini est à l’affût, et la paisible retraite annoncée s’éloigne.
En 1980, Rodolphe et Jacques Ferrandez créaient Le Commissaire Raffini. Après quelques bifurcations éditoriales – souvent subies – la série est revenue en 2014 chez Tartamudo, pour un 11e tome, et semble s’y stabiliser. Cet album propose une nouvelle édition de l’album Pierrot la Lune retravaillé par Christian Maucler, qui apporte, outre une nouvelle couverture, des couleurs plus sombres pour relater ce casse de nuit, et la triste agonie de Pierrot, qui contraste avec la période où tout semlait lui sourire, époque joliment évoquée avec des cases comme jaunies. Le scénario est assez simple et sans surprise : pour ainsi dire, il n’y a pas vraiment d’enquête... Mais on est comme plongé dans les années 1950, avec des personnages qui, au-delà de leurs activités nocturnes, se révèlent sensibles et touchants. Leurs dialogues peuvent être traduits grâce à un lexique argot/français de 6 pages placé en fin d’album.
(par Damien Boone)
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